une clause permettant à celle-ci de retirer le récépissé ou l’autorisation à toute
entreprise de presse en cas de manquements après une procédure en justice.
La HAAC a également pour mission de veiller à empêcher les concentrations des
médias et les monopoles. Ce qui n’est pas bien difficile car il n’y a pas de grands
groupes de presse dans le pays. Le cahier des charges des médias audiovisuels
précise qu’au moins 51% du capital social doivent être détenus par des nationaux.
Il n’y a pas de dispositions spécifiques à la concurrence entre les médias.
Les médias sont très peu viables économiquement et sont très politisés. Le
gouvernement accorde une aide annuelle à la presse d’un montant de 100
millions francs CFA (environ 180.000 USD). Ce montant est loin d’être suffisant.
En 2015 par exemple, 43 médias étaient qualifiés pour recevoir l’aide à la presse
et ils ont perçu chacun entre 400.000 francs CFA et 3 millions francs CFA (700
et 5.300 USD).
Les hommes dominent les médias tant en termes de ressources humaines dans
les rédactions que de contenu des organes de presse. Les minorités religieuses,
ethniques et linguistiques sont également peu présentes. Seuls les médias publics,
qui ont plus de moyens, font l’effort de les couvrir. D’autre part, à cause de la
trop grande attention accordée à l’actualité politique, les questions économiques,
culturelles, sociales et locales ont la portion congrue. Les sujets d’investigation
sont encore plus rares. Faute de moyens, les diffuseurs privés ont du mal à mettre
en place une véritable grille des programmes. Seuls les organes basés à Lomé font
cet effort. Mais la qualité des productions est souvent à déplorer.
Il n’y a pas de politique cohérente des Technologies de l’Information et de la
Communication (TIC). Cependant la volonté politique existe car il a été créé
un Ministère de l’Economie Numérique. L’Etat a créé un Wifi public et les outils
informatiques sont détaxés.
Le marché de la publicité est très étroit au Togo. Dans le privé ce sont les
entreprises de télécommunications qui sont les principaux annonceurs. Quant au
gouvernement, il a tendance à placer ses annonces dans les médias qui ne lui
sont pas hostiles.
Le Togo dispose d’une législation exhaustive sur l’audiovisuel. Elle devrait toutefois
être complétée par des dispositions plus adaptées aux radios communautaires. La
HAAC, qui est l’organe de régulation de l’audiovisuel, est indépendante en théorie.
Mais dans la pratique elle est souvent accusée d’être sous influence politique. Le
processus de nomination des neuf membres qui la composent crée des suspicions
car il y figure des personnes appartenant à des formations politiques. Cependant
les décisions de la HAAC sont souvent jugées légales et légitimes, même si les
acteurs des médias se plaignent de sa propension à sanctionner. D’où son surnom
de la Hache.
Le diffuseur public n’a pas de conseil d’administration. Il est partie intégrante de
l’administration. Un projet de loi est en cours d’élaboration pour le transformer

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS togo 2017

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