en Office. Pour l’instant il ne dispose pas d’une réelle indépendance éditoriale.
Il n’a aucune autonomie financière et dépend du Trésor public. La qualité de
ses programmes s’en ressent. La diversification est difficile faute de moyens. Il
y a tout de même une volonté de prendre les régions en compte en faisant des
productions locales.
La société civile se plaint des journalistes pour le non-respect de l’exactitude et
de l’équité. Elle trouve que la presse est trop influencée par les partis politiques
et qu’elle ne se donne pas la peine de vérifier les faits avant publication. Les
rectificatifs sont rarement publiés et même le droit de réponse n’est pas toujours
respecté, alors que c’est une obligation qui est faite aux médias par le Code de
la Presse et la loi organique portant création de la HAAC. Il y a bien un Code
de Déontologie mais la plupart des acteurs des médias l’ignorent et donc ne le
respectent pas. En fait il a plupart d’entre eux ne le découvrent que quand ils sont
attraits devant l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) qui a mis en place ce
Code. L’OTM peut prendre des sanctions qui ont une incidence sur la répartition
de l’aide à la presse accordée par l’Etat.
Les journalistes togolais sont mal rémunérés. En fait on ne peut pas parler de
salaire car dans la presse privée, un jeune reporter perçoit en moyenne 5.000
francs CFA (10 USD) par bouclage. Le salaire mensuel du Rédacteur en Chef
avoisine les 75.000 francs CFA (150 USD). Il n’y a pas d’assurance et rares sont
les journalistes qui sont déclarés à la Sécurité Sociale.
Les médias togolais sont organisés en plusieurs associations et syndicats. Mais ceuxci sont très peu efficaces car les membres honorent difficilement leurs cotisations.
Le taux de cotisation n’est pourtant que de 500 francs CFA annuellement (1 USD).
Dans un tel contexte, la corruption est très répandue parmi les acteurs des
médias. Une personne invitée à une radio ou sur un plateau de télévision peut
être amenée à laisser après de l’argent aux animateurs pour les « soutenir ». Toute
organisation qui demande une couverture de ses manifestations doit souvent
assurer le transport des journalistes et ensuite payer ceux qui sont venus assurer
la couverture.
L’autocensure est une pratique courante dans les médias togolais. Elle est souvent
justifiée par la peur d’avoir des ennuis et la responsabilité sociale du journaliste.
Il existe des structures de formation de journalistes au Togo. Des institutions
comme la HAAC s’efforcent parfois d’assurer une formation continue. Mais
l’impact sur la qualité de la production est faible car les journalistes formés
quittent souvent la profession et s’en vont vers des emplois mieux rémunérés.
Au Togo les médias sont dominés par les hommes. Rares sont les femmes qui
ont des responsabilités dans les organes de presse. Les handicapés sont très peu
représentés. Cela est dû au fait que la société en général n’a pas une attitude
bienveillante envers les handicapés.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS togo 2017

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