refuser de révéler leur source à la demande du procureur de la République sans conséquence. Néanmoins le code de déontologie de 2012 autorise le journaliste à révéler sa source s’il est avéré qu’elle a eu l’intention de le tromper. La Côte d’Ivoire a adopté en décembre 2013 une loi relative à l’accès à l’information d’intérêt public. La mise en œuvre de cette loi a déjà commencé. La Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP) a été installée et a démarré ses activités en mai 2015. Des responsables de l’information et points focaux sont en train d’être mis en place dans les administrations et organismes publics. Néanmoins la loi comporte quelques restrictions: certains documents publics sont toujours difficiles à d’obtenir; il faut un délai minimum de 30 jours pour les citoyens et de deux semaines pour les journalistes professionnels et chercheurs; délais qui peuvent même être renouvelés. La société civile travaille avec les journalistes, mais ne défend pas très souvent les médias quand ces derniers sont attaqués. Il apparait que les organisations des médias et de la société civile doivent travailler en synergie. Même lorsqu’il y a des concertations entre les institutions, les citoyens et les groupes d’intérêt à l’occasion de l’élaboration des législations sur les médias, le contenu final de la loi ne reflète pas toujours le consensus escompté. Le paysage médiatique de la Côte d’Ivoire est diversifié. On compte 75 titres édités par 66 entreprises de presse: 22 quotidiens; 29 hebdomadaires; 3 bihebdomadaires; 19 mensuels; 1 bimensuel; plusieurs agences de presse dont les principales sont l’Agence ivoirienne de Presse (AIP) et Alertes Info. Ils sont régulés par le Conseil National de la Presse (CNP). Le prix d’un journal quotidien est fixé à 300 FCFA (0,50 USD) soit le prix de deux baguettes de pain. Le secteur de la distribution n’est pas assez bien organisé pour permettre aux journaux d’atteindre les milieux les plus reculés du pays. Dans la sous-région ouest-africaine, seuls le Sénégal et la Côte d’Ivoire disposent d’une société de distribution, pourtant les journaux sont distribués avec du retard sur l’ensemble des points de vente. La transparence est garantie dans la propriété des journaux en Côte d’Ivoire, mais des prête-noms continuent d’exister dans la propriété des médias. La loi de 2013 sur la concurrence interdit le monopole mais n’empêche pas la concentration. Il est donc possible de créer autant d’organes de presse qu’on veut. L’Etat ne restreint pas l’accès des citoyens aux medias nationaux et internationaux, mais il arrive ponctuellement que des medias internationaux soient coupés, interdits ou bloqués à l’occasion des crises. Mais ce phénomène n’a pas été constaté depuis la fin de la crise post-électorale de 2011. Les publications écrites du service public ne subissent pas directement d’ingérence de l’autorité publique. Mais cette ingérence peut être parfois sournoise; et on note parfois un zèle de certains directeurs généraux de médias d’état qui se 6 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Côte D’Ivoire 2016