donnent des libertés en dehors des missions qui leurs sont assignées. Par ailleurs, l’absence de disposition claire protégeant les responsables de ces médias les fragilise vis-à-vis des hommes politiques. L’Etat a mis en place un Fonds de soutien et de développement de la presse privée (FSDP). C’est un fonds de garantie pour des emprunts et appuis directs par des subventions et formations. En 2016 la subvention à l’impression de 150 millions FCFA (253.493 USD) a été portée à 800 millions FCFA (1.352.000 USD) suite au plaidoyer des acteurs de la presse. Mais le grand nombre de bénéficiaires rend cet appui inefficace et les entreprises de presse restent économiquement non viables. Le tirage moyen des titres ne dépasse pas généralement 5.000 exemplaires. Malgré l’existence d’une charte sur l’équilibre du genre dans les médias depuis 2014, les médias peinent encore à assurer une place aux femmes dans leur contenu, et ne prennent pas suffisamment en compte la voix des minorités dans leur traitement. L’égalité des chances est promue dans les organes de presse ivoiriens, mais les femmes ne sont pas nombreuses aux postes de responsabilité. Les médias couvrent la plupart des sujets et perspectives, mais surtout il existe des journaux spécialisés en Côte d’Ivoire. Les radios privées offrent des programmes d’intérêt public, mais leur qualité doit être améliorée, de même que les conditions de vie et de travail de leurs personnels. Une loi existe qui institue le régime des technologies de l’information et de la communication en Côte d’Ivoire. Elle réduit les coûts et exonère les taxes sur certains matériels. Le gouvernement n’est pas le plus grand annonceur et ne peut donc pas utiliser l’attribution des contrats publicitaires pour influencer le contenu rédactionnel. Les compagnies de téléphonie mobile sont les plus grands annonceurs et font leurs attributions de manière préférentielle. L’enveloppe publicitaire est environ 8 milliards FCFA (13.676.100 USD) depuis 2002. Mais le marché est exigu en raison du grand nombre de journaux et de l’absence d’homologation des tarifs publicitaires. Le groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) n’est pas encore parvenu à fédérer ses membres sur la question de l’homologation du secteur de la publicité. La loi sur le régime juridique de la communication audiovisuelle en vigueur depuis 2004 n’est que partiellement appliquée. Il y a encore des restrictions avec des radios communautaires dont la publicité ne peut excéder 20 % du chiffre d’affaire. Il s’y ajoute que leurs statuts sont mal définis. L’audiovisuel public (RTI) conserve son statut de média d’Etat malgré la loi: «les organismes du secteur public de la communication audiovisuelle poursuivent, dans l’intérêt général, une mission de service public». La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) est l’autorité administrative indépendante chargée de la régulation de la communication audiovisuelle. Elle a pour mission, entre autres, d’assurer le respect des principes du libre exercice de la communication audiovisuelle; de garantir et d’assurer la BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Côte D’Ivoire 2016 7