Il existe une loi sur la concurrence pour les entreprises qui concerne également
les organes de presse, considérés comme des entreprises commerciales. Le
Code de la communication confie la régulation de la concurrence à l’Autorité
Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée (ANRCM) qui n’est
pas encore en place. La loi ne fait aucune précision sur la manière dont doit être
effectuée cette régulation : laissant ainsi le champ libre aux textes règlementaires
d’application de compléter ce qui n’a pas été prévu par la loi. Cette situation crée
un doute quant à l’impartialité et à l’indépendance de cette entité.
Il n’existe pas de politique particulière du gouvernement pour promouvoir un
paysage médiatique diversifié, avec des organes de presse économiquement
viables et indépendants. Du point de vue de l’audiovisuel, certains projets ont été
menés pour couvrir les zones enclavées. Les chaines privées pourront diffuser sur
tout le territoire national par le biais de la TNT (Télévision Numérique Terrestre)
dont le basculement total est prévu pour 2020. Pour la presse écrite, la diffusion
est entravée par un contexte économique difficile : il n’y a pas un système d’aide
à la presse. Madagascar a ratifié l’Accord de Florence qui prône la détaxe des
intrants de la production des œuvres culturelles et de l’esprit, dont les médias.
Mais dans la pratique, le papier journal et autres matériels nécessaires au travail
des médias et rédactions (appareils photo, caméra, ordinateurs, etc.) demeurent
soumis aux taxes comme tous les autres produits importés. Seuls quelques
organes proches du pouvoir peuvent bénéficier de cet appui.
La voix des femmes et des hommes n’est pas équitablement répartie dans les
médias. Les femmes sont sous-représentées dans les contenus des médias. La
langue malgache – une langue nationale parlée dans tout le pays – permet
à toutes les minorités d’avoir un accès équitable aux contenus des médias
nationaux. Il n’y a pas de discrimination particulière dans les médias. Mais il est
souvent difficile pour les minorités de travailler dans les médias dans certaines
régions du fait d’une certaine stigmatisation et marginalisation. L’égalité des
chances est promue dans les organes de presse.
Tous les sujets sont couverts et tous les faits de société sont relayés. Cependant, il y
a peu d’investigations qui sont menées à cause, entre autres, des moyens souvent
limités entre les mains des organes de presse, d’une certaine prudence de la part
des journalistes et de la difficulté d’accès aux informations. Les diffuseurs privés
offrent des programmes de bonne facture. Les émissions sont diversifiées, mais
elles ne visent pas spécifiquement l’intérêt public : elles visent plutôt à satisfaire
le dictat des auditeurs et téléspectateurs. Cela favorise l’apparition d’émissions
dont le concept est copié d’ailleurs. La capacité de production fait aussi défaut.
Le marché de la publicité n’est pas assez vaste pour pouvoir permettre à tous les
organes de presse d’être viables et rentables. Quelques principaux titres et stations
captent la majeure partie du marché publicitaire. Certains sont subventionnés par
leurs propriétaires, des mécènes ou vivent d’autres activités. L’inexistence d’une
régie publicitaire centrale ne permet pas d’évaluer concrètement le volume du
marché publicitaire à Madagascar. Les opérateurs économiques, notamment les
opérateurs téléphoniques et les acteurs du secteur agroalimentaire détiennent la
majorité du marché publicitaire. Ils tiennent compte de la notoriété de l’organe

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2019

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