professionnels des médias sont protégées par le Code de la communication.
Mais dans la pratique, sous la pression du juge, des journalistes ont dû révéler
leurs sources par crainte de représailles. Il n’existe aucune loi spécifique sur
l’accès à l’information. Cela rend difficile l’accès aux informations publiques pour
les journalistes. Même les données sur les statistiques relatives aux médias sont
difficiles à obtenir. La Charte malgache relative à l’accès à l’information et au
partage des connaissances est un texte au caractère non contraignant qui a été
mis en œuvre par le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI).
L’Etat ne cherche pas à bloquer le contenu d’internet. Tous les site-web et
les réseaux sociaux sont accessibles aux citoyens. Cependant, d’une manière
générale, l’Etat, à travers ses agents ou la cellule contre la cybercriminalité, et
d’autres équipes, cherche à accroitre les surveillances, notamment sur les réseaux
sociaux. En parallèle, le pays n’a pas une politique claire sur les Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC). Des actions sont menées au gré des
partenariats et des opportunités qui se présentent pour le pays.
Les organisations des journalistes et de la société civile ne défendent pas
activement la cause de la liberté de la presse : surtout lors des attaques contre
les journalistes et contre la liberté de la presse. Néanmoins, elles avaient tout de
même collaboré en 2016 pour dénoncer le caractère répressif des dispositions du
Code de la communication. Lors de l’élaboration du Code de la communication,
des consultations ont eu lieu. Cependant, toutes les parties prenantes n’ont
pas été intégrées dans le processus. Dans le cadre des consultations sur les
amendements à apporter au Code de la communication, le Ministère de la
Communication et de la Culture a directement sélectionné les personnes qui ont
participé aux ateliers régionaux de concertation. L’examen des amendements
a été effectué de manière expéditive et les avis donnés n’ont pas été pris en
considération dans le texte envoyé en Conseil des Ministres.
Une large gamme de sources d’information est disponible. Madagascar recense
près de 250 stations radio, une trentaine de stations télévisées, une vingtaine
de journaux quotidiens et une dizaine de magazines ainsi qu’une dizaine de
principaux sites et médias en ligne. Internet, et la presse en général sont un luxe
pour la plupart des foyers qui sont encore préoccupés par la survie. Le journal
quotidien coûte en moyenne 0,20 USD, ce qui correspond au prix d‘une baguette
de pain au petit-déjeuner. L’accès aux médias nationaux et internationaux est
libre, mais il est limité par la capacité financière du citoyen à se connecter sur
internet. Les revues critiques peuvent être facilement consultées, à travers les
librairies spécialisées ou internet.
L’Etat ne dispose pas d’organe de presse écrite officiel. Mais il existe une Agence
Nationale d’Information Taratra (ANTA), un organisme rattaché au Ministère de
la Communication et de la Culture, dont le statut juridique reste flou. Elle collecte
des informations qu’elle publie régulièrement sur son site web. La transparence
de la propriété des médias est garantie par la loi, mais elle n’est pas mise en
œuvre. Des propriétaires d’organes de presse privés siègent au gouvernement,
mais ces organes n’en font pas mention.

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2019

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