Compte tenu des clivages politiques et ethniques que connaît le pays, la liberté
d’expression est pratiquée avec retenu et quelques craintes. Aucune législation ne
limite la liberté d’expression, mais surtout l’interprétation abusive de la notion de
secret d’Etat peut être une entrave à l’expression libre et à l’accès aux informations
publiques par les citoyens. La “loi portant droit d’accès à l’information publique”
depuis novembre 2010, n’est pas encore appliquée. Pour créer un journal en Guinée
c’est le régime de la déclaration qui prévaut, « tout organe de presse peut être crée sans
autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement».
Il suffit d’une formalité administrative de déclaration portant le nom du journal
et de son directeur de publication, de son adresse, et de l’imprimerie, adressée au
procureur de la République, qui délivre le récépissé. Pour les médias en ligne, la loi
fait obligation de mentionner les nom, prénom, adresse et profession du directeur
général ou administrateur du site en Guinée, l’adresse du site web et l’adresse du
siège. L’Etat ne cherche pas à bloquer ou à filtrer le contenu d’Internet, il n’en a
pas les moyens. La plupart des sites web en ligne sont hébergés à l’étranger et sont
d’ailleurs hors de contrôle. La loi sur la presse réglemente la concentration. L’Etat
consent une aide à la presse.
Aux termes de la loi, peut être journaliste professionnel, toute personne diplômée
d’une école de journalisme reconnue et dont l’activité principale régulière et
rétribuée consiste en la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, et/ou
toute personne titulaire d’un diplôme de licence ou équivalent, suivi d’une pratique
professionnelle de deux ans au moins dans la collecte, le traitement et la diffusion
de l’information, dans un organe de presse. Dans la pratique cette disposition n’est
pas obligatoire pour exercer le journalisme.
La protection des sources d’information est une obligation pour le journaliste.
Cependant, il peut révéler sa source sur demande du procureur de la République.
Cela peut constituer une entrave à la protection de la confidentialité des sources,
mais le journaliste peut refuser de s’exécuter, et faire appel de la réquisition ou de
la décision du procureur de la République.
Une large gamme de sources d’information est disponible surtout dans la capitale
Conakry qui concentre la plupart des journaux, radios et télévisions. Le téléphone
mobile avec le boom des opérateurs est également présent dans presque tous
les foyers à raison d’un poste par famille au moins. Le paysage audiovisuel s’est
enrichi d’une deuxième chaîne publique et de deux chaînes de Télévisions privées.
Une trentaine de journaux (hebdomadaires et périodiques) sont vendus à 3000
FG3. Horoya le journal gouvernemental est le seul quotidien, vendu à 2000 FG.
Il y a également Agence Guinéenne de Presse (AGP). On note vingt trois (23)
radios privées, treize (13) radios communautaires, et quatre radios régionales. Les
citoyens ont également accès aux sources des médias internationaux, notamment
les journaux, radios et télévisions étrangers qui sont disponibles.
3 7000FG=1 USD; 300 FG=0.04 USD

BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE Guinée 2011

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