a été forcé à une transition politique avec la nomination d’un nouveau premier
ministre à la tête d’un gouvernement d’union nationale devant prendre en charge
les préoccupations et revendications des mouvements sociopolitiques jusqu’à des
élections générales.
Le 22 décembre 2008, le président Lansana Conté meurt des suites d’une «longue
maladie». Le lendemain, une junte dénommée Conseil national pour la démocratie
et le développement (CNDD) dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara
prend le pouvoir et promet une courte transition d’un an avant de remettre le
pouvoir aux civils. Malgré les promesses de la junte, des ambitions personnelles
et des dissensions internes ont fait prolonger une transition très mouvementée et
riche en rebondissements jusqu’au deuxième tour de l’élection présidentielle de
novembre 2010 qui a confirmé la victoire du Professeur Alpha Condé.
La période transitoire (2008-2010) a connu des réformes à plusieurs niveaux. Le
Conseil National de la Transition (CNT) - parlement transitoire mis en place en
mars 2010 - a adopté la nouvelle constitution le 6 mai 2010. Il a en outre révisé
et adopté en 2010 de nouvelles dispositions législatives organisant le secteur de
la presse : notamment la loi organique 002 portant sur la liberté de la presse, la loi
organique 003 portant Haute Autorité de la communication, et la “loi portant droit
d’accès à l’information publique”. Toutefois comme l’ont révélé les discussions
du panel, aucune des lois promulguées n’a été publiée au Journal Officiel de la
République de Guinée.
La Constitution de la Guinée garantie la liberté d’expression et la liberté des
médias ; et le préambule proclame l’adhésion de la Guinée à toutes les normes et
principes des Nations Unies, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,
les Conventions et Pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme, l’Acte
constitutif de l’Union Africaine, la Charte africaine des droits de l’homme et des
peuples et ses protocoles additionnels relatifs aux droits de la femme, ainsi que le traité
de la Communauté Economique Des Etats de l‘Afrique de l‘Ouest (CEDEAO) et ses
protocoles sur la démocratie et la bonne gouvernance.»
Selon la constitution, Art 7, « La création d’un organe de presse ou de média
pour l’information politique, économique et sociale, culturelle, sportive, récréative
ou scientifique est libre ». Toutes restrictions à cette disposition doivent être «
indispensables au maintien de l’ordre public et de la démocratie ».
La Constitution affirme le devoir de l’Etat « d’assurer la diffusion et l’enseignement
de la Constitution, ainsi que de tous les instruments internationaux dûment ratifiés
relatifs aux droits humains ». Malheureusement, ces instruments ne sont pas connus
des citoyens, et les mesures ne sont pas prises pour les honorer.

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BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE Guinée 2011

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