Le problème de distribution des journaux se pose avec acuité même dans les centres urbains. Ces journaux arrivent très tard dans les communautés rurales. La Société guinéenne de distribution de presse (SOGUIDIP) ne diffuse plus que sur Conakry. Malgré la mise en place d’un ministère des télécommunications et des TIC, il n’existe pas une véritable politique officielle connue et documentée, mais plutôt des expériences d’E-gouvernance: l’informatisation de l’administration. Le marché publicitaire est très peu important avec quatre compagnies de téléphonie (SOTELGUI, Areeba, Intercel, Orange) qui constituent les principales pourvoyeuses de contrats publicitaires. Le marché publicitaire est opaque car l’agence guinéenne de publicité (AGP) qui est un organisme d’Etat ne diffuse aucun chiffre sur la publicité. Le gouvernement réserve la publicité aux médias d’Etat et aux médias étrangers pour soigner son image et à des coûts exorbitants. La Haute Autorité de la Communication (HAC) est l’organe de régulation de l’audiovisuel créé par la loi 003 du 22 juin 2010. Mais en réalité, c���est l’ancien organe de régulation, le Conseil National de la Communication (CNC) qui aux termes des dispositions transitoires de la Constitution assume le rôle de la HAC jusqu’à l’installation de l’Assemblée Nationale à l’issue des élections législatives prévues en novembre 2011. Une fois établi, la HAC autorise l’implantation et l’exploitation des stations de radio diffusion et télévision privées et des radios communautaires et assure à toutes les composantes de la société un accès équitable aux médias. La Radio Télévision Guinéenne (RTG) est un service du ministère de la communication, elle n’a ni de statut ni de conseil d’administration. C’est un service rattaché au ministère de la communication dont le directeur est nommé par décret du président de la République. En tant que service rattaché au ministère qui le supervise, la RTG n’a pas d’indépendance éditoriale. Elle n’a pas de budget propre pour la production de ses programmes et pour le développement du contenu local. Elle ne couvre que près de 60% du territoire national faute de moyens. Malgré le changement de régime, on note la continuation de la mainmise du nouveau pouvoir sur le journal télévisé de la RTG, au point que les autres dirigeants politiques sont obligés de se retourner vers les radios privées. Sous le gouvernement Lansana Conté les radios communautaires ont bénéficié d’une promotion sociale avec des comités de gestion qui s’impliquent dans la production des contenus pour relayer leur vie au quotidien. Cette expérience est en cours d’être renforcée. Le code de déontologie des journalistes est mise en œuvre par l’observatoire guinéen pour la déontologie dans les médias (OGUIDEM) mais n’est pas respecté 8 BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE Guinée 2011