La profession de journaliste n’est pas soumise à restriction. Néanmoins, son
exercice est subordonné à l’accomplissement d’un stage dont la durée varie selon
la filière d’origine: une année pour ceux qui proviennent des écoles de journalisme
et deux ans pour les candidats provenant d’autres disciplines. C’est à l’issue de ce
stage que le récipiendaire obtient la carte officielle de presse délivrée par l’Union
nationale de la presse du Congo (UNPC) en vertu de la loi 81/012 du 02 avril 1981
portant statut du journaliste.
L’accès à l’information publique est difficile aussi bien pour les journalistes que
pour les citoyens, ce d’autant plus qu’aucune loi n’en garantit l’accès.
La loi de 1996 dispose que « de journaliste est libre d’accéder à toutes les sources
d’information » mais dans la réalité la protection de ses sources reste encore
un combat. D’ailleurs le Code pénal et le code militaire protègent certaines
informations. Malgré les pressions politiques et judiciaires, les journalistes
continuent de refuser de révéler leurs sources sur la base du code de déontologie.
La création des sites web et des blogs n’est pas soumise à une quelconque
autorisation ou déclaration préalable. Mais l’Etat tente par des moyens et des
agents des services de renseignements de filtrer les contenus d’Internet y compris
via le téléphone cellulaire surtout à l’occasion des élections et des conflits armés
à l’Est du pays.
Il n’y a pas encore une politique des TIC malgré le fait qu’il existe un ministère
des TIC et une autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTT).
L’électricité qui est la source d’énergie des télécommunications n’est pas toujours
disponible à l’intérieur du pays, y compris à Kinshasa. Ce qui rend difficile l’accès
des citoyens aux médias audiovisuels et électroniques y compris le téléphone.
Les organisations des journalistes et des médias congolais, mais aussi d’autres
organisations de la société civile défendent la liberté des médias à travers des
marches de protestation, des publications de mémorandum, des communiqués.
La plupart des lois sur les médias - généralement progressives - sont plutôt le
résultat de combats successifs des professionnels des médias face au ministère de
la Communication. Cependant, leur application effective reste sélective.
On dénombre une large variété de médias en RDC: plus de 68 chaînes de
télévision, plus de 216 radios toutes catégories confondues et environ 65
journaux paraissant plus ou moins régulièrement - sur près de 200 titres déclarés
– et qui tirent en moyenne à 1500 exemplaires. Cependant les coûts ne sont pas
accessibles à tous: le journal est vendu à 1000 francs congolais (environ 1USD)
équivalent pratiquement au pouvoir d’achat quotidien du Congolais moyen.
L'accèss à l'internet est encore assez dissuasif à cause des coûts pratiqués et
la logistique qui va avec, notamment les ordinateurs et l’énergie pour les faire
fonctionner sont aujourd’hui hors de portée.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République Démocratique du Congo

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