L’Agence Congolaise de Presse (ACP) est le seul organe public de presse écrite.
Dans la pratique, cette agence n’a pas les moyens de son indépendance éditoriale
telle que prévue par la loi.
Les entreprises de messagerie en charge de la distribution des journaux sont
inexistantes. De ce fait, les publications sont difficilement distribuées dans les
zones urbaines, à l’intérieur du pays et dans les zones rurales compte tenu de
l’absence des voies de communication.
L’accès aux médias internationaux est parfois restreint par les pouvoirs publics
selon les périodes d’élections, de tensions ou de guerre : signal coupé pour des
chaînes internationales de radio et de télévision ; journaux étrangers interdits.
Il n’y a pas de législation pour réguler la concurrence dans le secteur des médias.
Les groupes de presse disposent autant d’organes de presse que leurs moyens
le permettent.
Depuis 2007, des budgets sont votés chaque année par le gouvernement pour
l’aide à la presse. Ce budget qui est passé de 1 million de dollars US à 2 millions
en 2009 n’a jamais atteint les bénéficiaires.
Une étude de l’Union congolaise des femmes dans les médias (UCOFEM) a montré
en 2011 que seules 5% de femmes interviennent dans les médias et surtout sur
des questions d’éducation et de santé. 22% des femmes sont dans les médias
en tant que professionnelles avec une prédominance dans la presse audiovisuelle.
Aucun organe de presse ne fait de la discrimination entre les différentes couches
de la société. On ne note cependant une inégalité dans le traitement des questions
politiques dans les médias publics. Un monitoring de l’observatoire congolais des
médias (OMEC) en avril 2012 a pu mettre en exergue la dominance de la majorité
présidentielle sur l’opposition dans les médias publics.
Les contrats publicitaires du gouvernement sont rares et sont souvent attribués
sans critères objectifs et de manière partiale suivant une procédure de gré à gré. Il
n’existe pas assez de marché publicitaire ni de régies publicitaires dans le secteur
des médias. Les seuls secteurs pourvoyeurs de publicité sont les entreprises de
brasserie et de la téléphonie.
Le titre III de la loi n°96-002 du 22 Juin 1996 dans ses articles 50 à 72 consacre
la législation sur l’audiovisuel. Cette loi indique un environnement favorable à
l’audiovisuel en général, mais elle ignore complètement les médias associatifs et
communautaires et son application est sélective. Ces médias n’existent que grâce
aux mécènes, aux partenaires extérieurs et aux ONG.
La Constitution en son article 212 prévoit le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel
et de la Communication (CSAC). Mais son champ de compétence est réduit à
« garantir et assurer la liberté et la protection de la presse ainsi que de tous les
moyens de communication de masse dans le respect de la loi ». Le CSAC a aussi

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République Démocratique du Congo

7

Select target paragraph3