alors qu’il devait y avoir une émission interactive sur la mise en accusation du Chef
de l’Etat par 50 députés. Certains citoyens ont suivi l’émission sur l’internet mais
celui-ci ne couvre pas tout le territoire national.
En ce qui concerne les Technologies de l’Information et de la Communication,
l’Etat a bien formulé une politique générale, notamment sur la cybercriminalité,
la signature électronique etc. Mais apparemment, il n’a pas les moyens d’appliquer
cette politique. En conséquence, même s’il y a parfois eu des velléités d’intervenir
sur les sites web, l’Etat est bien obligé de laisser faire.
Au Bénin, les médias ont un allié de taille en la société civile. Elle participe aux
concertations sur la législation sur les médias et défend ceux-ci face au pouvoir.
Malheureusement, les textes adoptés à la suite des concertations relètent rarement
le contenu de ces concertations.
Il existe une pléthore d’organes de presse au Bénin (plus de 133 périodiques,
80 quotidiens et quelques 300 chaînes de radio et télévision). Cependant, la
qualité n’est pas toujours satisfaisante. Le tirage moyen des quotidiens est de 500
exemplaires. Certains journaux ne parviennent pas à dépasser 50 exemplaires,
le plus gros tirage étant de 2500 exemplaires. Le coût des journaux est plutôt
prohibitif. Un quotidien se vend à 300 CFA l’unité alors que le SMIG est à 31000
CFA (Un dollar US égale 500 CFA).
Contrairement à la radiodifusion et, dans une moindre mesure la télévision, la
presse écrite n’est pas réellement disponible dans les zones rurales. Quand les
journaux y parviennent, c’est avec un ou deux jours de retard, faute d’un système
de distribution eicace. Même les journaux qui se sont mis sur le net ne sont pas
mieux lotis car la connexion internet est instable et chère dans les zones rurales,
quand elle y est disponible.
L’Etat publie un quotidien, La Nation, qui subit l’ingérence politique des autorités.
Au plan légal, il y a un efort pour empêcher la concentration et les monopoles.
Mais cet efort a des limites car les promoteurs parviennent à contourner la
législation. L’aide de l’Etat à la presse, qui aurait pu favoriser la diversité des médias
est d’un niveau très bas au regard du nombre d’organes de presse (350 millions
CFA annuellement). En conséquence, les médias sont vulnérables et monnaient
parfois leur indépendance auprès de l’Etat pour survivre.
Il n’y a pas de presse écrite en langues nationales. Par contre on peut entendre
jusqu’à 15 langues nationales dans certaines radios communautaires. Les
diférentes ethnies et religions s’y retrouvent également. Cependant les questions
politiques restent largement dominées par le point de vue du pouvoir en place.
Celui-ci utilise l’octroi des contrats publicitaires institutionnels pour maintenir
cette prédominance. Cela est d’autant plus efectif que le marché de la publicité est
mal organisé et reste insuisant face au grand nombre d’organes de presse.

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BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2011

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