BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE – BENIN 2011 Résumé Sur un plan théorique, la législation et les textes réglementaires créent un environnement favorable à l’épanouissement des médias au Bénin. La Constitution garantit la liberté des médias et la liberté d’expression en général, ainsi que le droit à l’information des citoyens. Même la loi qui organise le fonctionnement, les droits et les obligations des médias est incluse dans la Constitution. Seul un article de la Constitution (Article 23) peut prêter à inquiétude. Cet article convoque en efet le souci du « respect de l’ordre public » comme limites à la liberté d’expression. Or cette notion n’est pas déinie et cela laisse la porte ouverte à toutes sortes d’interprétations. D’autres textes réglementaires répriment également « la propagation, la publication, la difusion et la reproduction de fausses nouvelles » (Ordonnance No 69-22 PR/MJL du 4 juillet 1969). Sur le terrain, l’efectivité de la liberté d’expression se heurte parfois à des interprétations abusives des lois et règlements. Il arrive que des manifestations publiques soient réprimées. Les fonctionnaires sont plutôt réticents à s’exprimer de peur de faire l’objet de mesures arbitraires. Par contre les citoyens ordinaires, qui n’ont rien à perdre, proitent largement de leur anonymat pour s’exprimer librement, surtout dans les émissions interactives des radios. C’est donc surtout dans la pratique que se trouvent les limites à la liberté d’expression. Le Bénin a ratiié beaucoup de textes régionaux et internationaux sur la liberté d’expression. La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a même été intégrée dans la Constitution. L’exercice de la profession de journaliste ne soufre d’aucune entrave juridique ou réglementaire. Une situation que les panélistes ne voient pas tout à fait d’un bon œil parce qu’ils estiment que cela afecte la qualité des contenus. L’autre facteur qui afecte les contenus, c’est le manque de protection des sources conidentielles d’information. Ainsi des journalistes ont été condamnés pour avoir refusé de divulguer leurs sources d’informations devant le juge. L’accès à l’information publique est également diicile. Les fonctionnaires, qui se sentent soumis à l’obligation de réserve même pour les informations les plus banales, en sont parfois réduits à organiser des fuites. De plus, l’Etat s’en mêle parfois comme quand il a coupé le signal de Radio France Internationale (RFI) BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2011 5