SECTEUR 4 En revanche dans le privé il n’y a pas de salaire et les journalistes ne se plaignent pas. D’ailleurs pour illustrer cela les chifres des panélistes montrent que dans un organe privé il y a 70% de non-salariés et 30% de salariés. De même on signale que les revenus formels plafonnent à 300 000 CFA et pourtant certains journalistes vivent dans l’aisance ce qui peut paraitre paradoxal. A titre de comparaison les enseignants du secondaire qui ont atteint le niveau A1. 12 c’est-à-dire le plafond de la hiérarchie perçoivent 380 000 CFA et les professeurs agrégés 1 million CFA. Les panélistes expliquent cette situation de quasi misère salariale et d’opulence des journalistes du privé par le fait qu’ils sont constitués en réseau qui leur permet d’être au courant de tout ce qui se passe, notamment les séminaires, et de se faire représenter (en cas d’absence) sur les listes d’émargement pour percevoir des per diems au quotidien. Certains ont des positions spéciiques : par exemple au Parlement un groupe de journalistes parlementaires s’est constitué en lobby puissant et a pu obtenir de l’Assemblée Nationale une subvention trimestrielle de 300 000 FCFA. D’autres comme les caméramen font aussi leurs afaires. Ils sont au courant de toutes les opportunités et peuvent faire jusqu’à 40 000 CFA/j. Certains patrons de presse au courant de toutes ces pratiques en arrivent à évaluer le salaire mensuel du journaliste à partir du nombre de reportages réalisés dans le mois. Ainsi, même placé dans une position de précarité salariale il n’y a pas de contentieux sur les droits des travailleurs, ce qui d’ailleurs constitue un souci pour les syndicats, notamment l’application de la convention collective de 2008. En fait une sorte d’entente s’est installée entre les employeurs et les journalistes. La preuve, lorsqu’un patron avait voulu fermer son journal à cause des charges devenues insupportables, les journalistes l’ont supplié de ne pas le faire, et lui ont même proposé d’acheter le papier pour continuer l’impression du journal. Ce n’était pas gratuit. A l’ORTB il y a une évolution récente vers l’amélioration des conditions salariales. Des négociations sont en cours. Mais en dehors des conditions salariales les autres conditions générales ne sont pas des meilleures, même s’il peut y avoir des exceptions. Dans le secteur public lorsque les journalistes sont envoyés dans une zone de conlit, ils bénéicient d’une assurance. Il reste selon les panélistes que le transport des équipes est délégué au promoteur de l’événement dont la couverture est souhaitée à Cotonou comme ailleurs. Il arrive que pour la couverture d’événements, les agents de l’ORTB orientent 58 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS BENIN 2011