technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’accès aux services de communications électroniques, mais son exercice n’est pas encore cohérent ni connu. Une large gamme de sources d’informations est disponible qui permet aux citoyens d’avoir accès aux médias nationaux et internationaux mais n’est pas abordable à tous. On compte au moins 13 radios privées commerciales en activité, 5 radios confessionnelles, 31 radios communautaires, et 5 radios rurales locales. Le prix d’un quotidien est de 300 francs CFA (0,60 dollar US) équivalent au coût d’un petit-déjeuner pour un citoyen ordinaire. Le pays compte 495 cybercafés dont le prix de l’heure de connexion à internet s’élève à 250 francs CFA en moyenne (0,5 dollar US) dans un pays où le salaire minimum légal est de 40.000 francs CFA (90 dollars US). Une absence de lois protégeant l’indépendance éditoriale des organes de presse écrite publique (La Nation, quotidien national et l’Agence béninoise de presse, ABP) est à noter, et la transparence dans la propriété des entreprises de presse écrite et audiovisuelle n’est pas garantie, néanmoins, les autorités n’influencent pas directement leur ligne éditoriale. Le Bénin ne bénéficie pas de loi sur la publicité, l’enveloppe publicitaire est méconnue et le marché de la publicité est nébuleux, contrôlé en majorité par des entreprises de téléphonie mobile. Le gouvernement et ses services utilisent leurs pouvoirs et contrats de « non-agression » pour influencer le contenu rédactionnel. Au terme de la loi, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) organise la régulation de la concurrence. Mais dans la pratique ces dispositions légales ne sont pas souvent appliquées ni respectées. Le gouvernement ne promeut pas un environnement économiquement viable et indépendant. La plupart des organes « vivotent ». La loi sur l’audiovisuel est en vigueur et appliquée depuis 1997. Cependant elle ne créé pas forcément un environnement favorable à l’audiovisuel public, privé et communautaire. La HAAC qui régule l’audiovisuel est indépendante dans la forme, mais n’est pas suffisamment protégée contre les ingérences, et sa composition est fortement influencée par le gouvernement. Il y a eu beaucoup d’arbitrages dans l’attribution des fréquences par la HAAC, et l’équité n’est pas encore totale. L’office de radiotélévision du Benin (ORTB) a un conseil d’administration, mais il n’est ni redevable au public, ni indépendant, ni représentatif. Au terme de la loi, il est doté de la personnalité morale, de l’autonomie financière mais est placé sous la tutelle du ministère chargé de la communication. Le décret portant création de l’ORTB ne garantit pas son indépendance rédactionnelle. Les programmes de la télévision publique ne prennent pas en compte les intérêts du public, et sont majoritairement composés de marches de soutien au chef de l’État et de ses audiences. Néanmoins les 6 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Benin 2014