Baromètre des médias en Afrique
Benin 2014
Résumé
La liberté d’expression -dont celle des médias- est garantie et protégée par la
constitution et les lois du Bénin. Cependant son exercice s’est considérablement
dégradé pendant ces trois dernières années, et très peu de citoyens osent exprimer
ce droit sans crainte. Des journalistes, des magistrats et même des parlementaires
qui bénéficient de l’immunité soulignent la crainte liée à l’exercice du droit à
l’expression, compte tenu des représailles éventuelles.
Il y a des restrictions qui limitent l’exercice du droit à la liberté d’expression.
L’offense au chef de l’Etat, aux diplomates étrangers, la publication de secrets
d’état, et le recel de documents administratifs sont des délits encore prévus et
sanctionnés par la loi, et qui empiètent de manière déraisonnable sur les fonctions
des médias. Il en est de même de la détention préventive en cas de délit de presse.
Pourtant le gouvernement du Bénin a signé et ratifié la plupart des instruments
juridiques régionaux et internationaux qui garantissent la liberté d’expression.
Aucune loi ne protège les sources confidentielles d’information. Mais dans
plusieurs des cas de procès en diffamation, les tribunaux condamnent les
journalistes à des peines de sursis, et aucun journaliste n’a été emprisonné pour
avoir refusé de révéler ses sources. Les organisations de la société civile et des
médias défendent tant bien que mal la liberté de la presse. Mais la législation sur
les médias au Bénin n’a pas toujours été le résultat de concertations approfondies
entre les institutions, les citoyens et les groupes d’intérêt.
L’absence de loi organisant l’accès à l’information rend l’information publique
difficile d’accès sans aucune garantie aux citoyens. Une coalition d’organisations
de la société civile et des médias travaille depuis 2013 autour d’une proposition de
loi introduite au parlement sur le droit d’accès à l’information à tous les citoyens,
y compris les journalistes.
En matière de publication écrite, il suffit d’une déclaration à la direction des
affaires intérieures, un démembrement du ministère de l’intérieur. Cependant,
depuis un certain temps, il faut payer 50.000 Francs CFA (environ 100 dollars
US) pour que la déclaration soit valide : ce qui équivaut dans la pratique à une
autorisation.
Les promoteurs de sites Internet et de blogs ne sont pas autorisés à faire une
déclaration ou d’avoir une autorisation préalable. La loi N°2014-14 adoptée le
09 juillet 2014 organise les communications électroniques et la poste. L’Etat
ne bloque pas le contenu d’Internet, mais il a interdit à des sites internet des
contenus qu’il jugeait sensibles. En effet, la loi du 09 juillet 2014 est relative aux
communications électroniques et à la poste, il existe une politique nationale des

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Benin 2014

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