SECTEUR 1

ils sont sollicités pour s’exprimer sur un sujet qu’ils jugent sensibles Pis encore,
certains ministres n’osent plus s’exprimer sur la situation de leur département par
peur d’être critiqués.
Un autre exemple du non respect du droit à la liberté d’expression chez les
journalistes, celui du journal La Nouvelle Tribune qui a été menacé de suspension
pour avoir publié une édition spéciale sur un débat relatif au changement de
la constitution du pays. Son siège a été cambriolé et les coupables non encore
identifiées. La publication du numéro en question a disparu du marché, les
exemplaires ont été rapidement rachetés, empêchant ainsi le citoyens d’accéder
à l’information.
Les services du gouvernement utilisent des méthodes pour le moins douteuses
contraignant les médias privés à ne pas s’exprimer sur certaines affaires, avec ce
qu’on appelle « des contrats de non agression » qui sont des contrats publicitaires
juteux, signés entre médias privés, entreprises, et partis politiques et qui poussent
certains médias à prendre le contre-pied de leur ligne éditoriale.
Dans ce décor peu enchanteur, la télévision privée Canal 3 est l’une des rares
chaines qui ose, selon les termes du panel. Mais cette dernière a aussi ses limites,
selon un participant, qui a évoqué la non-diffusion de la manifestation du 27
décembre 2013 pour raison de « panne technique ». Ce n’est que dans l’édition
de 13h30 que les images des blessés ont été diffusées, dans une approche
agressive des forces de l’ordre. Dans la soirée la chaine en a arrêté la diffusion.
Dans la même période, la diffusion d’une émission rétrospective des évènements
phares de l’année qui mettaient en scène des acteurs politiques a été annulée
sans aucune raisons déclarée.
Les émissions interactives de Radio Soleil sont très écoutées parce que, ses
promoteurs prétendent l’avoir créée pour recevoir tous ceux qui sont interdits
d’accès à l’Office de radiodiffusion télévision du Bénin (ORTB).
Les pressions sont multiples et ne viennent seulement pas des pouvoirs publics.
Elles peuvent venir également de grands annonceurs tels que les entreprises de
téléphonie qui sont liées aux radios, journaux, et télévisions par des partenariats
publicitaires.
En ce qui concerne les radios communautaires, une disposition de leur contrat avec
l’Etat interdit de relayer tout message contraire à la politique du gouvernement.
« Le gouvernement doit être informé 24 heures avant tout discours contraire à sa
politique devant être relayé par les radios communautaires»
Chaque radio communautaire reçoit du gouvernement 3 millions de F. CFA
(environ 6 000 USD) par année. Cette somme est remise en cash aux responsables
des radios communautaires par la cellule de communication de la Présidence,
le ministère de la communication, le ministère des finances, et le délégué au
contrôle financier.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Benin 2014

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