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a promis qu’avant la fin de l’année 2011, les chaînes privées seront autorisées à
couvrir tout le territoire.
Le même effort n’est pas encore prévu par l’Etat pour la diffusion de la presse
écrite dans les provinces. Air Madagascar accorde des tarifs préférentiels pour le
transport, mais ces tarifs demeurent encore prohibitifs pour la plupart des organes
de presse.
Le pouvoir d’achat est plutôt bas dans la Grande Ile, si bien que le coût moyen
d’un journal n’est pas à la portée du citoyen moyen. L’Internet est accessible, mais
le débit est encore lent, surtout hors de la capitale Antananarivo.
Les citoyens peuvent accéder librement à tous les médias, mais dans les faits cet
accès est inégal surtout en période électorale, en dépit de l’existence d’une charte
qui assure cette égalité.
Il existe un flou autour de l’audiovisuel public car le principal texte qui le
réglemente- le code de la communication - n’est toujours pas adopté.
Comme dans tous les pays, il faut une licence pour émettre à Madagascar. Mais ici,
l’attribution des licences est, dans la pratique, encore très mal organisée. La puissance
apparente rayonnée n’est pas toujours respectée et il arrive que l’autorisation de
diffuser soit plus large que la licence. Enfin, les critères d’attribution ne sont pas
clairs et les considérations politiques entrent parfois en jeu.
La régulation de l’audiovisuel ne se fait pas mieux que l’attribution des licences.
Le Haut Conseil de l’Audiovisuel n’est pas exempt de toute influence politique.
La motivation de ses décisions n’est jamais publiée ni notifiée à l’organe concerné.
La gestion de l’audiovisuel manque de transparence. La nomination de son conseil
d’administration dépend du Ministère de la Communication. Ses décisions,
tout comme celles du directeur général peuvent être révoquées par le Ministre
de la Communication. De plus, c’est le ministère qui finance en grande partie
le fonctionnement de l’audiovisuel public. Même les recettes publicitaires sont
versées dans le budget général dont l’ordonnancement est sous la tutelle du
ministère.
Dans ces conditions, on ne peut pas parler d’indépendance éditoriale pour
l’audiovisuel public. Il n’y a aucune loi qui protège cette indépendance. Bien au
contraire l’ordonnance 92-039 stipule que « le gouvernement peut à tout moment
faire diffuser et retransmettre par les entreprises publiques de radiodiffusion et de
télévision, toutes les déclarations ou communications qu’il juge nécessaires ». Mais
en dépit de cette entrave à l’indépendance éditoriale, l’audiovisuel public produit
tout de même des émissions variées. Dans cette tâche, l’incendie de ses locaux
pendant les évènements politiques de 2009 a posé un handicap sérieux.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2010

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