du Commandant Mathieu Kérékou a débouché sur un régime marxiste léniniste
(confiscation du pouvoir par un seul parti politique) qui a duré 18 ans.
Ce régime socialiste a fait changer le nom du pays, et imposé une économie
planifiée et fortement centralisée qui a atteint ses limites en 1990. Sous la pression
des revendications populaires, les forces vives de la nation ont obtenu l’organisation
d’une conférence nationale de 10 jours en février1990. Cette conférence nationale
a mis en place, par un large consensus, les nouvelles bases pour la fondation
d’un État de droit fondé sur le pluralisme démocratique avec pour option de
développement le libéralisme économique.
Malgré le renouveau démocratique, l’organisation régulière des élections avec
plusieurs alternances à la tête de l’Etat depuis 1991, et l’aide de la communauté
internationale, le pays peine encore, comme nombre d’Etats africains, à
retrouver la voie de la bonne gouvernance, de la croissance, et du développement
économique et social. La grande équation à plusieurs inconnues, restée jusque là
sans solution, demeure la corruption alarmante qui a profondément gangrené les
administrations publiques jusqu’au niveau des hauts cadres et plusieurs secteurs
vitaux de l’économie. Le secteur des médias a été également dangereusement
affecté par ce fléau aggravé par l’impunité qui caractérise le phénomène à tous les
niveaux.
L’arrivée au pouvoir en mars 2006 du Président Thomas Boni Yayi, ancien
Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a fait
naître au départ beaucoup d’espoir et d’enthousiasme restés sans suite favorable.
Beaucoup de Béninois commencent de plus en plus par s’interroger sur le contenu
réel du changement promis par le Chef de l’Etat lors de sa campagne électorale
axée sur la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption.
La plupart des conventions et traités relatifs à la liberté d’expression et la liberté
des médias sont ratifiés par le Bénin. Les dispositions de ces instruments régionaux
et internationaux sur la liberté d’expression et la liberté des médias sont prises en
compte par la constitution et autres législations. Mais la mise en oeuvre de ces
instruments nationaux et internationaux reste encore inachevée.
L’entrée dans la corporation et l’exercice de la profession de journaliste sont
totalement libres au Bénin même si cela constitue une insuffisance pour la qualité
du métier et constitue en soi une menace à la liberté de la presse. De nombreux
cas de violations du code de déontologie sont régulièrement notés. A cet effet
les journalistes se sont dotés d’un code de déontologie professionnelle et d’un
organe d’autorégulation, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les
médias (ODEM) mis en place en 1999. Cet organe d’autorégulation veille au
respect des règles éthiques et traitent des plaintes du public. En dehors du code
de déontologie, aucune disposition légale ne protège les sources confidentielles, ni
n’organise l’accès aux sources d’information.

BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2009

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