Les journalistes et autres professionnels des médias du secteur public sont alignés sur la grille salariale de la fonction.publique A côté, la situation salariale des journalistes du secteur privé reste largement plus inquiétante, les exposant à une performance de bas niveau et à la corruption. Cette corruption est encouragée par une forte propension à la contractualisation de l’information par le pouvoir en place et par les acteurs politiques en général avec les médias. D’importants contrats occultes sont négociés et conclus par les groupes de presse pour rendre visible la vision politique du chef de l’Etat et parfois, d’autres formations politiques ou groupes d’intérêts. Des contrats gouvernementaux sont négociés par chacun des groupes de presse notamment les télévisions privées qui sont les principaux vecteurs pour la communication du gouvernement et des formations politiques au pouvoir. Au même moment, l’Etat apporte à l’ensemble des médias privés une aide publique annuelle de 350 millions de francs CFA (534.350 euros) qui est distribuée par la HAAC sur des critères déterminés. Cette situation compromet l’indépendance des médias, même si elle assure une certaine viabilité économique des entreprises de presse. On dénombre actuellement 73 radios, 7 télévisions, 1186 titres, dont une cinquantaine de quotidiens à parution régulière et 160 autres en cours de création. La plupart des lecteurs sont concentrés dans la capitale de 1.500.000 habitants, un marché très réduit pour 50 quotidiens vendus à 300 FCFA (soit 0,5 euros) l’unité. La Messagerie du Bénin s’efforce d’assurer la diffusion des journaux indépendants dans les grandes villes. Par contre les communautés rurales sont dans une large majorité coupées des informations de la presse écrite. La Nation quotidien du service public devient de plus en plus un journal de compte rendu des événements institutionnels et activités des membres du gouvernement. Aucune loi n’assure réellement l’indépendance éditoriale de La Nation ni du diffuseur public l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) dont la nomination des dirigeants est effectuée par le Président de la République après sélection des candidatures par la HAAC. L’Internet est accessible dans certaines grandes villes dont Cotonou la capitale où la connexion dans les cybercafés est en moyenne 500 FCFA l’heure. En dehors du représentant du syndicat, l’ensemble des membres du conseil d’administration de l’ORTB sont nommés par le gouvernement en l’absence de tout mécanisme indépendant et ouvert qui garantit l’indépendance du diffuseur public. La loi d’août 1997 sur la libéralisation de l’espace audiovisuel est aujourd’hui invoquée par le gouvernement pour bloquer l’installation de nouveaux organes audiovisuels à travers l’avis technique préalable du gouvernement qui empêche 6 BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2009