BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE – BENIN 2009 Aperçu Général La constitution de la République du Bénin dans ses articles 23 et 24 garantit et protège la liberté d’expression, y compris la liberté de la presse. La constitution en son article 23 reconnaît que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements ». L’article 24 dispose que « la liberté d’expression est reconnue et garantie par l’Etat, et protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les conditions fixées par une loi organique ». Néanmoins, certaines dispositions législatives et réglementaires renforcées par des pratiques gouvernementales observées ces dernières années constituent des limites à la jouissance de cette liberté d’expression à travers les médias, surtout au niveau du service public. Le droit à la liberté d’expression est une réalité au Bénin et les citoyens en général s’expriment sans craintes. Mais de plus en plus ces dernières années, des pressions sont exercées sur des professionnels des médias, des acteurs de la société civile, des chefs d’entreprises privées, des fonctionnaires et des prestataires privés de service au profit de l’administration publique... qui craignent des représailles. Le gouvernement utilise des moyens subtils pour empêcher les citoyens d’exercer leur droit à la liberté d’expression : redressement fiscal, mission d’audit de l’administration publique, affectation et nomination des fonctionnaires, menace sur les carrières, utilisation répressive de l’Inspection Générale d’Etat…. En dehors des autres textes de loi sur les médias qui apportent des limites et des restrictions à la liberté d’expression, la corruption reste une menace pour la démocratie dans la société béninoise, et mine la presse en particulier. Ancienne colonie française, le Bénin a accédé à l’indépendance en 1960 sous le nom de Dahomey. La population actuelle est estimée à 9 millions d’habitants. La monnaie utilisée est le Franc CFA qui était lié au franc français, puis actuellement à l’Euro. Un (1) euro équivaut à 655,957 FCFA. De 1960 à 1972, le Dahomey a connu de nombreux soubresauts et une instabilité politique marquée par des coups d’Etat militaires qui ont conféré au pays la caricature « Enfant malade de l’Afrique ». Celui de 1972 avec l’arrivée au pouvoir 4 BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2009