La loi régissant les relations entre l’administration et les usagers des services publics énonce le principe de l’accès aux documents administratifs. Cependant elle limite les catégories d’informations accessibles. Il n’y a pas de législation appropriée en matière de concentration, de monopole ou de concurrence dans les médias. La législation sur l’audiovisuel existe mais ne crée pas un environnement favorable à l’audiovisuel public, commercial et communautaire. Il y a deux organes de régulation sans autorité qui sont le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et le Comité de l’Egal Accès aux Médias d’Etat (CNEAME). Les fréquences sont attribuées aux promoteurs d’organes audiovisuels privés par le ministère de la communication et des nouvelles technologies conjointement avec le ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales. Aucune disposition légale ou règlementaire ne vise expressément à protéger les organes de presse publics de l’ingérence politique. Bien qu’il n’y ait pas de pression directe, l’état d’esprit n’a pas beaucoup changé dans ces organes qui maintiennent une attitude encore portée sur l’institutionnel. Souvent, certains des journalistes y font un peu trop de zèle. Le statut de l’audiovisuel public reste encore en deçà des standards internationaux. Le conseil d’administration de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Mali (ORTM), présidé par le ministre de tutelle (souvent membre de la direction d’un parti politique), est composé de fonctionnaires sans tenir compte de la société civile dans son ensemble. Il n’existe pas une loi qui garantit l’indépendance éditoriale de l’ORTM. L’ORTM a un budget de 6 milliards de FCFA dont les 2/3 sont financés par l’Etat. Les émissions de l’office de radiodiffusion et télévision du Mali ont un taux de couverture démographique qui varie entre 75% et 80%. Quant à la couverture géographique, elle avoisine les 90%. L’ORTM s’efforce d’offrir une programmation plus ou moins variée, sans pouvoir satisfaire aux exigences de tous les intérêts des auditeurs et téléspectateurs. Il propose de plus en plus de contenu bien local. A la radio, les huit (8) stations régionales sont fonctionnelles et proposent un contenu local bien varié. La télévision nationale privilégie l’information institutionnelle au détriment des autres acteurs politiques et de l’actualité. Néanmoins la radio nationale fait des efforts louables pour prendre en compte les différents points de vue et opinions. Malgré ces initiatives et réformes, les habitudes ont la vie dure. Il faudrait un leadership courageux à l’ORTM pour inspirer l’esprit du service public moderne. En vue de la consolidation de la démocratie, un processus de révision des textes législatifs est en cours. Un comité de réflexion a été mis en place en février 2008 par le Président de la République pour procéder à la révision des lois et règlements à la lumière des dysfonctionnements notés dans la pratique. La plupart des lois relatives à la liberté de la presse et à la liberté d’expression seront revisitées. Au demeurant, il y a une gamme très variée de sources d’information par les ondes, l’écrit, et l’Internet, dans les langues française et locales avec l’ORTM, 300 radios privées, 200 journaux (dont une quarantaine paraissant plus ou moins régulièrement). D’une manière générale la diversité est formellement promue dans BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE MALI 2010 7