les médias, mais il n’y a pas une véritable politique de promotion pour rendre les
médias économiquement viables.
Les femmes restent minoritaires dans les rédactions et leurs voix ne sont pas
équitablement prises en compte. Les médias reflètent bien les voix de la société
dans sa diversité ethnique, linguistique, religieuse, politique, et sociale. Toutefois,
certains sujets tels que l’homosexualité, demeurent encore tabous. Bien que le
gouvernement n’utilise pas directement son pouvoir sur l’attribution des contrats
publicitaires pour influencer le contenu éditorial, la pratique démontre, de façon
générale, que l’attribution de marché de publicité dépend de la nature des relations
de clientélisme. Le marché n’est pas très diversifié. Il reste une nébuleuse où l’Etat
et quelques annonceurs font la loi : l’enveloppe n’est pas connue.
Il y a un code de déontologie du journaliste dont l’existence est bien connue.
Malheureusement, beaucoup de cas illustrent des manquements graves des
journalistes et des médias au respect de l’éthique et de la déontologie du métier.
Les principes de base d’exactitude et d’impartialité ne sont pas respectés. On note
trop de comptes-rendus et de papiers événementiels sur des séminaires; ce qui ne
laisse pas assez de place à l’investigation et au reportage professionnel. Très peu
d’organes de presse ont une indépendance éditoriale affirmée. Les lignes éditoriales
sont flexibles au gré des intérêts. Les journalistes pratiquent l’autocensure pour
des raisons sociales, mais aussi de plus en plus pour des raisons économiques.
L’intégrité morale de certains journalistes et organes de presse reste discutable.
A la base, il y a des pratiques mauvaises mais parfois aussi socioculturelles qui
prennent de l’envergure : notamment la distribution de cadeaux ou d’enveloppes
aux reporters par des organisateurs d’événements publics. Cette pratique s’installe
et devient inquiétante surtout avec les bas niveaux de salaire dans le secteur des
médias.
Il existe, de plus en plus, d’écoles privées en communication qui proposent des
programmes de formation en journalisme. Ces programmes ne répondent pas
généralement aux standards pour la reconnaissance par l’Etat des diplômes
délivrés. Il y a une cinquantaine d’associations et de réseaux professionnels
dont la plupart sont membres de la Maison de la presse. Ces organisations sont
souvent minées par des querelles internes qui annihilent leurs actions et synergies.
L’engagement des citoyens pour la cause de la liberté de la presse est réel. Les
groupes de pressions des médias sont actifs. Néanmoins, il s’installe de plus en
plus, un manque de confiance entre des acteurs de la société civile et les médias.
Le manque de motivation et de dynamisme de l’organe d’autorégulation, et des
associations professionnelles minées par les conflits d’intérêt, l’environnement
économique défavorable, la non application de la convention collective, le manque
de professionnalisme, la crise de confiance entre le public et les médias, prouvent
qu’il y a un recul, ces deux dernières années au Mali sur certains aspects de la
liberté de la presse et d’opinion. Cependant des progrès sont notés par rapport à

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BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE MALI 2010

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