réglementaires sont de l’initiative du gouvernement. Il y a bien eu des états généraux de la communication, mais leurs conclusions tardent à être appliquées et la confiance dans le processus commence à s’effriter. Le paysage médiatique est plutôt diversifié au Gabon. La radio est le média le plus important à cause de son accessibilité tant par le coût (il n’y a pas de redevance pour la radio) que par la couverture du territoire national. Environ une trentaine de stations de radio permettent de couvrir 85% du territoire national. La télévision est aujourd’hui très courue mais c’est surtout dans les grandes agglomérations. C’est le cas également d’internet. Dans les zones rurales, il n’y a pas toujours l’électricité pour faire fonctionner un poste téléviseur ou un ordinateur. Il existe une dizaine de chaînes de télévision publiques et privées. La presse écrite comprend une vingtaine de titres dont seulement cinq sont réguliers. La distribution des journaux est aléatoire et il arrive que les journaux parus le lundi ne parviennent à l’arrière pays que le vendredi. Le coût moyen des journaux est également un facteur bloquant: environ 400 francs CFA l’unité (US$ 0,70). Sur les ventes des journaux, la société de distribution SOGAPRESSE prélève 40% des recettes. La téléphonie mobile est la source d’information la plus importante. Au moins les deux tiers des Gabonais ont un téléphone mobile et beaucoup en possèdent deux et parfois plus. Mais dans un pays montagneux comme le Gabon, la couverture totale du territoire national est difficile à assurer. Beaucoup d’organes de presse sont la propriété d’acteurs politiques du parti au pouvoir, ou de hauts fonctionnaires. Mais ils se cachent toujours derrière des prête-noms. La loi interdit en effet aux fonctionnaires d’être propriétaires de médias. Dans ces conditions de non transparence il est difficile de lutter contre les monopoles et les concentrations, même s’il y a une loi à cet effet. Le gouvernement accorde une aide à la presse écrite. Cependant celle-ci est attribuée de façon arbitraire et est largement insuffisante. Les journaux ont ainsi du mal à survivre et leur durée de vie est estimée à cinq ans. Les médias gabonais sont largement dominés par les hommes tant du point de vue des acteurs que du contenu. C’est un reflet de la société où les hommes occupent plus d’espace dans la vie publique. Il en est de même pour les minorités ethniques (les pygmées par exemple) ou religieuses qui sont peu présentes dans les médias. En dehors du christianisme et de l’islam, les autres croyances sont considérées comme des sectes ne méritant pas d’être couvertes par les médias. C’est surtout la politique qui domine le contenu des médias. Il s’agit ici de politique nationale et non pas locale. Cela laisse peu de place aux sujets d’investigation. Du reste, il n’y a toujours pas les capacités et les moyens dans les organes de presse 6 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS GABON 2016