pour traiter de façon approfondie les sujets touchant à l’économie, la science,
l’environnement, etc.
Il y a cependant une exception. La chaîne privée de télévision TV+ produit des
émissions sur l’environnement. Mais les initiatives sont limitées car l’accès à
l’information publique est difficile.
Progressivement, le Gabon est entrain de mettre en place une politique des
technologies de l’information et de la communication. Un ministère de l’économie
numérique a même été créé et il existe une agence des infrastructures numériques
et des fréquences.
Le marché de la publicité est assez important au Gabon et aurait pu permettre
une plus grande viabilité des médias. Mais tant le gouvernement que les gros
annonceurs privés ne donnent de la publicité qu’aux médias bien-pensants.
Pour les annonceurs privés il s’agit d’éviter de donner l’impression de soutenir
l’opposition.
Il existe au Gabon des textes régulant l’audiovisuel. Mais ces textes sont désuets
et de nouveaux textes ont été adoptés sans être appliqués. En attendant, l’égal
accès aux médias publics n’est pas encore de mise et c’est la propagande politique
qui domine. Cela est particulièrement vrai pour les diffuseurs publics.
Aujourd’hui tous les membres de la Commission Nationale de la Communication
sont nommés par les institutions de l’Etat : la Présidence de la République,
l’Assemblée Nationale et le Sénat. Or c’est cette commission qui régule les
médias. Cependant, en dépit de cette tare congénitale, il lui arrive de faire preuve
d’impartialité.
Le processus d’attribution des fréquences n’est pas non plus très clair dans la
pratique. Dans la réalité, la décision finale revient au ministre de la communication
et l’on peut penser que les demandes de fréquences des promoteurs qui ne sont
pas avec le régime restent parfois en souffrance pour des raisons politiques.
Les diffuseurs publics sont entièrement sous le contrôle du gouvernement au
détriment souvent de la notion de service public. Leurs conseils d’administration
sont nommés par le Président de la République qui est le véritable propriétaire
des médias d’Etat, et ils ne sont donc pas responsables devant le public. Ces
médias reçoivent fréquemment des instructions des hautes autorités et la plupart
du temps ils ignorent les activités des partis politiques de l’opposition.
Le financement des diffuseurs publics est hélas inadéquat. Cela les oblige à
recourir à la publicité pour assurer leur fonctionnement. Cette insuffisance de
moyens se ressent dans la qualité des programmes. Il faut tout de même signaler
que Gabon Télévision fait des efforts pour couvrir l’actualité locale. Les journalistes
saisissent l’opportunité que leur offrent les déplacements des autorités politiques
dans l’arrière-pays pour collecter des informations locales.

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS GABON 2016

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