SECTEUR 1

peuvent exercer la liberté d’expression que sous le même régime applicable aux
autres citoyens. Un panéliste a fait le constat suivant:
la liberté de presse est liée à une profession et répond à la manière
dont l’activité journalistique est organisée. Les journalistes courent un
risque plus élevé de commettre des faits diffamatoires et des délits de
diffamation et doivent être protégés plutôt que d’être exposés aux règles
applicables au public.
La demande croissante d’une loi globale sur les médias - qui, entre autres choses,
garantit la liberté de presse, protège les journalistes et sépare les délits de presse
des infractions pénales - traduit ce sentiment d’insatisfaction face au champ des
garanties juridiques de la liberté d’expression, et notamment la liberté de presse.

Notation:
Notes individuelles:
1

Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur

2

Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur

3

Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur

4

Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur

5

Pays répond à tous les critêres d’indicateur

Moyenne:

✓

✓✓

✓

✓
✓

✓✓✓

✓
✓✓

4.3 (2008 = 3.4; 2011 = 5.0; 2014 = 4.9)

1.2 Le droit à la liberté d’expression est pratiqué et les
citoyens, y compris les journalistes, exercent leurs
droits sans crainte
L’étendue de l’exercice de la liberté d’expression par les citoyens et les
journalistes au Cameroun apparaît dans la manière dont le sujet est formulé et
défini. À plusieurs reprises, les panélistes ont fait usage des expressions telles que
«regarder derrière soi», «soigner son langage», «agents de sécurité infiltrés» en
évoquant la liberté d’expression. Un des panélistes l’a résumé ainsi: «Il est risqué
de dire la vérité, en particulier la triste vérité au Cameroun.»
La peur de s’exprimer franchement persiste, même si les possibilités d’expression
des citoyens se sont accrues au cours des dernières années. La pénétration
de l’internet est passée de près de 5% à plus de 20% entre 2012 et 2017,
parallèlement à une explosion de l’utilisation des médias sociaux. Dans le même
temps, le gouvernement a augmenté sa capacité à faire taire les voix dissidentes.
La loi contre le terrorisme adoptée en 2014 en constitue une parfaite illustration.
Selon les critiques de cette loi, le terrorisme sert de prétexte pour réprimer toute
dissidence et persécuter les journalistes et les activistes. En 2017, le journaliste

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS CAMEROUN 2018

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