SECTEUR 4 journalistes au-delà de bonnes rémunérations, mais ces problèmes ne sont pas bien formulés. L’attitude, tant du gouvernement que des employeurs, empêche certains journalistes d’adhérer à une association ou à un syndicat professionnel. La plupart des groupes ouvertement critiques sont perçus comme des fauteurs de troubles et hostiles au gouvernement et aux employeurs. Pour préserver leur emploi, la plupart des journalistes choisissent de rester à l’écart de leurs activités. Notation: Notes individuelles: 1 Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur 2 Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur 3 Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur 4 Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur 5 Pays répond à tous les critêres d’indicateur Moyenne: ✓✓ ✓✓ ✓ ✓ ✓✓✓ ✓ ✓✓ 2.8 (2008 = 3.2; 2011 = 4.8; 2014 = 2.8) 4.5 Les journalistes et les organes de presse sont intègres et ne sont pas corrompus La corruption a gangrené le paysage médiatique camerounais. Les journalistes acceptent volontairement et ouvertement les pots-de-vin et d’autres faveurs des organisateurs d’évènements en échange d’une couverture positive. Au fil des ans, un certain nombre de noms de code ont été utilisés pour faire allusion aux pots-de-vin ou aux pourboires des organisateurs d’évènements. Les plus populaires sont le «gombo» et le «communiqué final». Les pots-de-vin dans le secteur ont vraisemblablement commencé par des indemnités journalières accordées à des journalistes de médias publics couvrant des manifestations officielles. La pratique s’est étendue au secteur privé et s’est répandue dans ce secteur d’activité, ce qui a débouché sur l’apparition d’une race de «journalistes du Hilton» au fil des ans. À l’instar des enveloppes brunes dans d’autres régions du monde, les journalistes gagnent entre 50 000 francs CFA (90 dollars américains) et des millions de francs par mois grâce à cette pratique. Même les organisateurs d’évènements ont appris à préparer un budget pour les journalistes. À une époque, le ministère de l’Économie disposait de près de 500 millions de francs CFA (environ 880 000 dollars américains) pour «le service de la presse» dans son budget annuel. Les panélistes ont fait observer que non seulement, les journalistes acceptent les pots-de-vin, mais en exigent également. À titre d’illustration, le harcèlement des organisateurs d’événements et le chantage des responsables publics pour 105 BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS CAMEROUN 2018