SECTEUR 4

«tuer dans l’œuf» certaines affaires constituent une tendance inquiétante à la
hausse. Il est courant qu’un journaliste aborde des ministres et d’autres hauts
responsables, muni de la couverture de la prochaine édition de son journal en
leur demandant de «bien parler» s’ils ne veulent pas que l’article soit publié.
D’autres annoncent des articles à venir, en alléguant une enquête sur les actes
d’un fonctionnaire, dans l’espoir qu’ils appellent pour empêcher la publication
desdits articles. Même les journalistes des médias publics ne publieront pas un
article jusqu’à ce que l’organisateur de l’événement «parle». Les journalistes des
médias privés et publics, reporters et grands reporters/éditorialistes confondus,
sont concernés par cette pratique. Il y a peu d’exceptions.

Notation:
Notes individuelles:
1

Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur

2

Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur

3

Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur

4

Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur

5

Pays répond à tous les critêres d’indicateur

Moyenne:

✓

✓✓✓✓✓

✓

✓✓

✓

✓

✓

1.3 (2008 = n/a; 2011 = 1.0; 2014 = 2.1)

4.6 Les journalistes et les directeurs de publication
n’exercent pas l’autocensure dans l’audiovisuel et
la presse privés
L’autocensure est répandue dans les médias camerounais pour de nombreuses
raisons.

1. La sécurité et la protection
Les journalistes ont appris que certains sujets sont risqués et décident en leur
âme et conscience de les éviter. À titre d’illustration, de nombreux journalistes
anglophones craignent que les reportages sur les activités des séparatistes ne les
exposent à des représailles des pouvoirs publics. Parmi les autres sujets épineux,
figure la secte Boko Haram. Les journalistes considèrent qu’il leur est interdit de
parler des forces de sécurité et de leurs activités. Certains fonctionnaires sont
craints et considérés comme «intouchables» en raison du pouvoir qu’ils exercent.
Comme l’a dit un panéliste, le traitement de certaines informations revient à la
décision de ‘publier et périr’.

2. La pression économique
Les annonceurs ou les partenaires économiques ne doivent pas être touchés et les
journalistes le savent. «Vous vous sentez obligé de les traiter avec précaution car
ils vous rapportent de l’argent», a déclaré un panéliste, en parlant de sa propre

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS CAMEROUN 2018

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