Il existe un quotidien publié par l’Etat. Il n’a aucune indépendance éditoriale. Une loi organise la concurrence et rend en principe la concentration des médias difficile. Ainsi, il est stipulé explicitement qu’aucune personne physique ou morale ne peut contrôler plus de 20% des titres publiés ou des stations de radio ou de télévision. Mais la loi n’est pas parvenue à éviter la concentration des médias. L’Etat accorde une aide publique à la presse mais cet acte n’est pas nécessairement guidé par le souci de la viabilité des médias ou la diversification du paysage médiatique. Certains panélistes pensent que l’objectif visé pourrait être de s’assurer la bonne volonté des journalistes. Ce soutien d’ailleurs n’est pas régulier et les montants sont fluctuants. En ce qui concerne le contenu des médias, il est fait peu de place aux femmes. Cela tient essentiellement à des raisons culturelles. D’après les panélistes, au Togo les femmes n’ont pas l’habitude de s’exprimer en public. Elles sont encore peu nombreuses à s’être engagées en politique. Apparemment c’est un domaine dangereux puisque, d’après un panéliste, les femmes craignent de « mourir et de ne pas pouvoir s’occuper de leurs enfants ». Selon les panélistes, la situation pourrait changer grâce au travail de formation des femmes par diverses associations. Au plan politique, le contenu des médias est marqué par un net clivage entre pouvoir et opposition. Pour le reste il y a un réel effort de diversification des opinions et courants de pensée. Le fait est que dans la capitale, par exemple, les radios sont ouvertement favorables à l’opposition, dans leurs tonalités et leurs lignes éditoriales. En conséquence, les représentants du pouvoir rechignent à venir s’exprimer sur ces radios. Au Togo, il n’y a pas de loi d’orientation en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Toutefois dans sa plateforme électorale au mois de mars 2010, le chef de l’Etat s’était engagé à porter le taux de pénétration du téléphone et de l’internet à 75% dans les cinq prochaines années. Le marché de la publicité est étroit au Togo. L’Etat est le principal annonceur et beaucoup de panélistes pensent qu’il a des motivations politiques dans sa politique d’attribution des contrats de publicité. L’audiovisuel togolais est régi par le Code de la Presse dont les dispositions sont trop générales. Il n’y a pas de loi spécifique à l’audiovisuel. Ce qui fait que deux instances interviennent dans l’attribution des fréquences : la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), et l’Autorité de Régulation des Télécommunication et de la Poste (ARTP). L’organe de régulation des médias, la HAAC, est indépendante dans les principes. Ses membres sont nommés selon des critères très stricts. Par exemple, ils ne peuvent pas détenir des parts d’ une entreprise de presse. Ils ne peuvent pas non BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE togo 2010 7