Pour le panel du baromètre, il n’y a pas réellement d’obstacle légal ou réglementaire
à l’entrée dans la profession de journaliste. Toutefois, le Code de la Presse en définit
les conditions d’exercice. Celui-ci indique notamment que le journaliste n’est pas
obligé de révéler ses sources. Mais, selon les panélistes, les forces de sécurité tentent
souvent de contraindre les journalistes, interpelés dans le cadre de l’exercice de leur
profession, à révéler leurs sources.
De par la loi, tous les citoyens peuvent accéder sans restriction à l’information
publique. Mais dans la pratique, il y a beaucoup d’obstacles dont le plus important
est sans aucun doute le zèle des fonctionnaires qui se réfugient derrière la hiérarchie.
L’accès à Internet est libre et ne fait l’objet d’aucun encadrement juridique
effectif. Par contre, des témoignages font état de l’intrusion, et même du piratage
de comptes privés. A titre d’exemple, un mail envoyé par la Ligue Togolaise des
Droits de l’Homme à la Ligue Internationale des Droits de l’Homme aurait été
bloqué et n’est donc jamais arrivé à destination.
Les organisations de la société civile s’engagent parfois aux côtés des médias pour
défendre la liberté de presse. Mais cet engagement n’est pas résolu, à l’image de la
faiblesse de l’engagement des médias à défendre la liberté de la presse.
Au Togo il y a une large gamme de sources d’information : une soixante de
parutions, dix chaînes de télévision, plus de 85 stations de radio dont une vingtaine
dans la capitale Lomé. Mais les journaux ne sont pas toujours réguliers et sont
plutôt chers (en moyenne 0,5 dollar US la copie) si l’on se réfère aux revenus
moyens (moins de soixante dollars US par mois).
Il est interdit aux stations de radio de reprendre telles quelles les émissions des
radios étrangères sans l’autorisation de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de
la Communication. Il arrive même que Radio France Internationale soit brouillée
quand elle traite de sujets jugés sensibles pour le pays. Les correspondants d’un
certain nombre de médias français ont même eu des difficultés à obtenir leur
accréditation pour couvrir l’élection présidentielle de Mars 2010 au Togo.
En ce qui concerne la presse écrite locale, il arrive que les préfets fassent saisir des
journaux.
Sa diffusion est plutôt limitée, sans soutien franc de la part de l’Etat. Certains
panélistes avancent que c’est pour des raisons politiques, le pouvoir ne voulant pas
que les citoyens soient bien informés. D’autres ont un avis contraire et affirment
que les journaux se lisent sous le manteau face au zèle des préfets censeurs. En fait,
la véritable difficulté est le prix élevé des journaux par rapport au pouvoir d’achat
des citoyens, surtout dans les zones rurales. C’est pourquoi il n’existe pratiquement
pas de presse régionale.

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BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE togo 2010

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