BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE – TOGO 2010 Resumè La constitution togolaise, à l’instar des constitutions des autres pays africains, garantit la liberté d’expression en général, et la liberté de presse en particulier. Par exemple, la publication d’un journal, de quelque nature que ce soit, n’est pas soumise à autorisation. Il suffit simplement d’en faire la déclaration préalable. C’est même la constitution qui organise le fonctionnement et définit le rôle de l’instance nationale de régulation des médias. Par contre, le panel du baromètre a constaté que la législation togolaise ne clarifie pas toujours certaines notions relatives aux libertés qui sont évoquées par la Constitution. Par exemple, il n’existe nulle part dans la législation togolaise une « définition claire et acceptable » de la notion d’ordre public. Une notion jugée restrictive de liberté. Sur le plan de l’exercice des libertés, le panel est plutôt divisé. Certains estiment qu’aujourd’hui les Togolais se défoulent après avoir été opprimés pendant longtemps. Aujourd’hui donc ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent alors que par le passé il fallait faire attention à ce qu’on disait « même dans sa propre chambre ». D’autres panélistes estiment, par contre, qu’il y a toujours des sujets sensibles qui font réagir les autorités. Un des panélistes a évoqué notamment « les interventions intempestives de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans le travail des journalistes et des médias». Ainsi des panélistes pensent que les citoyens, y compris les journalistes, usent de la liberté d’expression à leurs « risques et périls », si l’on tient compte du fait qu’il existe encore des agressions et des menaces contre les journalistes. Un conseiller français de l’armée togolaise a menacé un journaliste photographe lors d’une manifestation de l’opposition, le 10 août 2010. Le même journaliste photographe fera d’ailleurs l’objet d’un enlèvement et d’une bastonnade par des gendarmes. L’arsenal juridique togolais n’est pas répressif mais il fait l’objet d’excès dans son application. Ces excès sont possibles à cause du caractère flou de notions telles que « ordre public », « secret défense », etc. Quant aux textes internationaux tels que les conventions, les déclarations, les traités, etc. dont le pays est signataire, la constitution togolaise reconnaît leur primauté. Mais cela ne se traduit pas toujours par une application sur le terrain. BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE togo 2010 5