Ministère des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication. Cinq opérateurs de téléphonie mobile se partagent le marché en Côte d’Ivoire. Le marché publicitaire est plutôt limité en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, l’Etat semble jouer le jeu en accordant de la publicité sans tenir compte des appartenances politiques. Du reste, il vient loin derrière les cinq plus gros annonceurs publicitaires que sont les cinq entreprises de téléphonie mobile. En Côte d’Ivoire, l’audiovisuel est régulé par la Loi 2004-644, qui est le pendant de la Loi 2004-643 (qui concerne la presse écrite). Cette loi est assez ouverte sauf en ce qui concerne le statut de la télévision. En effet aucune télévision privée n’est autorisée pour le moment. Le gouvernement a finalement accepté le principe de la libéralisation de la télévision et celle-ci pourrait intervenir en 2012. L’audiovisuel est régulé par la Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuel (HACA). Sur la base des textes qui le régissent, cet organe est largement indépendant. Il gère son budget de façon autonome, même si celui-ci est mis en place par le Ministre des Finances. Cette indépendance n’est cependant pas totale. A titre d’illustration, la HACA avait décidé lors des élections en 2010 de se mettre sous la tutelle du service public. Aujourd’hui, la HACA régule l’audiovisuel de façon transparente. Par exemple les fréquences sont attribuées par appels d’offres. Par contre le conseil d’administration de l’audiovisuel public n’est pas indépendant et, surtout pas représentatif. Le processus de nomination de ses membres est piloté par la Présidence de la République. Ce sont donc en majorité des hauts fonctionnaires et des membres de partis politiques qui composent le conseil d’administration. En principe le Directeur Général du diffuseur public/d’Etat est élu par le conseil d’administration. Mais dans les faits c’est toujours un choix politique. La ligne éditoriale du diffuseur public/d’Etat est influencée par les pouvoirs publics. Pourtant, les droits et devoirs du diffuseur public/d’Etat sont fixés par une convention. Son fonctionnement dépend d’un financement insuffisant et pas totalement autonome. Une partie provient de la redevance, une autre vient du budget et de l’Etat, et le reste des fonds est levé par le diffuseur public par la publicité et le sponsoring. Le manque de fonds a d’ailleurs conduit à une réduction drastique du personnel. Le diffuseur public d’Etat ne couvre pas encore totalement le territoire national. En fait la situation s’est dégradée avec la destruction de pylônes pendant la crise électorale en 2011. Aujourd’hui le taux de couverture du territoire national est de 49% pour la radio et la télévision alors que ce taux était de 80% avant la crise. Un programme de réhabilitation est en cours pour relever le taux. BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE COTE D’IVOIRE 2012 7