S’agissant du contenu de ses programmes, le diffuseur public/d’Etat a recours au système des quotas pour assurer la diversité. On y trouve ainsi des émissions culturelles, religieuses, économiques, etc. Mais cette grille n’est pas toujours respectée, souvent à cause des pressions financières. La production locale coûte plus cher que les soaps importés et que l’on peut faire sponsoriser. Les grands débats sont rares sur les chaînes publiques. Du reste, il n’y a pas vraiment d’équilibre des opinions politiques même si des efforts sont entrepris actuellement pour passer du service d’Etat au service public. En Côte d’Ivoire l’audiovisuel communautaire a été la proie de dérives politiques pratiquement dès son avènement pendant les années 90. D’ailleurs pendant la crise électorale sept radios de proximité ont été pillées. L’Etat fait un effort pour favoriser la survie des radios de proximité. Par exemple la redevance de ces radios est de 150000 CFA (229 euros) alors que pour les radios commerciales le taux est cent fois plus élevé, soit 15 millions (229000 euros). Il n’empêche que ces radios ont de grosses difficultés pour survivre. Les acteurs des médias ivoiriens ont volontairement produit un code déontologie en 1992, sous l’égide de l’Union Nationales des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI). Cet acte fait suite au constat que beaucoup de journalistes font des entorses à la déontologie, essentiellement par manque de formation ou par esprit partisan. Quatre ans plus tard la mise en œuvre de ce code a été confiée à l’Observatoire de la Liberté de la Presse, de l’Ethique et de la Déontologie (OLPED) organisation nouvellement créée. Certains médias ont créé un code interne (Fraternité Matin, la RTI) et se sont même dotés d’un médiateur. L’OLPED publiait l’identité des médias ou des journalistes pris en faute, mais a dû arrêter cette pratique car cela exposait les personnes ou organes incriminés à des agressions physiques. On peut penser que les manquements récurrents dans les médias a provoqué un manque de confiance chez le public. Ainsi, entre 2001 et 2005, la vente des journaux a chuté de 8 millions d’exemplaires. Les médias ivoiriens s’essaient de plus en plus au journalisme d’investigation, même si la couverture de séminaires est encore dominante, surtout dans l’audiovisuel. Malheureusement les médias qui s’y essaient ont tendance à fermer au bout d’un certain temps à cause des pressions financières. L’égalité des chances pour les différentes catégories sociales, est promue dans les médias ivoiriens. Cependant les femmes ne sont pas nombreuses dans les médias, essentiellement pour des raisons sociales. En effet les femmes trouvent souvent les horaires de travail contraignants et difficiles à réconcilier avec la vie de famille. L’autocensure et une pratique courante dans les médias ivoiriens. Les propriétaires des organes de presse empiètent allégrement sur la ligne éditoriale. Ce sont surtout les hommes politiques qui tirent les ficelles dans l’ombre. 8 BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE COTE D’IVOIRE 2012