les peines contre les médias. Enfin, la Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale interdit de parler des actes de guerre passés prescrits ou amnistiés. De l’engagement international et national de l’Etat pour la liberté d’expression Au plan international, l’Algérie n’a rien à se reprocher, sur papier. Le pays a ratifié pratiquement toutes les conventions relatives aux droits de l’homme, depuis la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, jusqu’à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que la Charte Arabe des Droits de l’Homme. Mais l’application de ces instruments n’est pas toujours évidente. Dans certains cas en effet (ex. Protocole de la Charte Africaine relatif aux Droits des Femmes en Afrique), l’Algérie a soulevé des réserves qui vident le texte de sa substance. Au plan national, la réglementation sur les publications est très ouverte, en théorie. Mais sur le terrain, l’Etat a mis en place des mécanismes qui lui permettent d’avoir la mainmise sur le processus (ex. les imprimeries exigent un quitus du ministère de tutelle). L’exercice de la profession était également libre. Mais un décret en date du 10 mai 2008 stipule que pour être journaliste, il faut être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur en rapport avec la profession, ne jamais avoir fait l’objet d’une condamnation définitive, et jouir de tous ses droits civiques. A moins que l’on n’exerce déjà des activités en rapport avec la profession. De l’exercice de la profession de journaliste Il y a des obstacles à l’exercice de la profession de journaliste. La loi 90-07 oblige le journaliste à révéler ses sources dans certains cas: secret défense, secret économique stratégique, atteinte à la sûreté de l’Etat, secret de l’enquête judiciaire. L’accès à l’information publique est théoriquement libre. Mais dans la pratique elle n’est pas organisée et est difficile. L’Etat choisit, essentiellement par le canal de l’agence de presse Algérie Presse Service, de livrer les informations qui lui conviennent. Internet est libre d’accès, et il n’a été noté aucune tentative d’en filtrer ou bloquer le contenu. Des médias et de la société civile La société civile n’est pas suffisamment organisée pour utiliser les médias ou constituer des lobbys forts pour la défense des médias. Même quand ces lobbys existent, ils subissent parfois la pression de l’Etat (ex. : mesures de rétorsions fiscales contre des chefs d’entreprises de presse qui se sont rendus à Bruxelles pour BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE ALGÉRIE 2009 5