SECTEUR 1

Notation:
Notes individuelles:
1

Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur

2

Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur

3

Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur

4

Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur

5

Pays répond à tous les critêres d’indicateur

Moyenne:

✓✓✓✓

✓

✓✓✓

✓

✓✓✓

4.5 (2007 = 3.3; 2009 = 3.6; 2011 = 3.6; 2014 = 4.4)

1.2 Le droit à la liberté d’expression est pratiqué et les
citoyens, y compris les journalistes, exercent leurs
droits sans crainte
En mars 2018, le préfet du Littoral, un département du Sud du Bénin, a pris
un arrêté qui restreint la liberté de manifestation. L’arrêté préfectoral instituait
que : «Les déclarations de marche ou de manifestation publique à caractère
revendicatif, tels que les sit-in ou meetings, déposées à la mairie de Cotonou
ou à la préfecture de Cotonou ne sont recevables que si, auxdites déclarations,
sont joints les récépissés d’enregistrement des organisations qui en sont les
auteurs». Cet arrêté, vivement critiqué par les juristes et la société civile, a été
cassé par la Cour constitutionnelle qui l’a déclaré contraire à la Constitution dans
sa décision numéro Dcc 18-117 du 22 mai 2018. Néanmoins, le nouveau Code
pénal, adopté au Parlement début juin 2018 et non encore promulgué, prévoit
des dispositions restrictives de la liberté de manifestation.
Des citoyens soupçonnent que leurs téléphones ont été mis sur écoute et leurs
conversations surveillées. Les leaders d’opinion, notamment les journalistes et
les hommes politiques, se sentent particulièrement vulnérables. C’est difficile
à vérifier, mais cela a néanmoins créé une atmosphère de peur. Même des
responsables de l’Exécutif ont peur d’utiliser leur téléphone pour discuter de
questions sensibles. Certains ne parlent que face à face et chez eux, a déclaré
un membre du panel, décrivant son expérience personnelle : « Tout le monde
utilise désormais des applications de messagerie sécurisées telles que Signal et
WhatsApp, craignant que leurs appels téléphoniques ne soient interceptés.»
Selon les panélistes, les autorités, y compris les forces de sécurité, ont recours à
de nombreuses tactiques pour faire taire la population. Des journalistes affirment
qu’il est courant qu’ils reçoivent des menaces verbales au téléphone après avoir
publié ou diffusé des informations qui critiquent le gouvernement.
Ils affirment qu’il est de plus en plus difficile d’inviter des acteurs de l’espace
public à leurs programmes de radio et de télévision, car le niveau de peur s’est
aggravé au cours de ces dernières années. « La peur des représailles sévit » a

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS BÉNIN 2018

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