journalistes. Dans la course au traitement de l’actualité, il est difficile pour les journalistes de disposer du temps pour faire de l’investigation. A cela, il faut ajouter la capacité des médias à financer de vrais projets d’investigation. Les ressources nécessaires pour des reportages approfondis et soutenus font aussi défaut. Toutefois, des efforts sont faits pour promouvoir l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Les autorités ont ainsi créé des centres multimédias communautaires offrant aux citoyens une formation et un accès aux TIC. Les médias les plus critiques du pouvoir ne bénéficient pas des annonces publicitaires provenant des ministères et directions de sociétés d’État. Ces derniers préfèrent les médias dits conviviaux. Quelques organes d’information, notamment La Nation, le Matin Libre et Le Matinal, reçoivent la part du lion des annonces publicitaires. Les dernières fréquences de radios ont été attribuées en 2013 et cela concernait toutes sortes de radios. La loi organique relative à la HAAC dispose qu’elle est composée de neuf (09) membres désignés à raison de trois par le président de la République, trois par le bureau de l’Assemblée Nationale et trois par les professionnels des médias. Le président de la République et le Bureau de l’Assemblée nationale désignent chacun un communicateur, un juriste et une personnalité de la société civile. Les professionnels de l’audiovisuel et de la communication désignent deux journalistes professionnels dont l’un de l’audiovisuel et l’autre de la presse écrite et un technicien de la communication. Le président de la HAAC est désigné parmi ces neuf membres. Toutefois, le président de la HAAC est nommé par le Président de la République par un décret pris en Conseil des ministres, après consultation du président de l’Assemblée Nationale. Ce qui crée le risque de subordination du président de la HAAC au chef de l’Etat ou au régime en place ; ce qui a été constaté avec certaines mandatures de la HAAC. Le processus d’attribution des licences et des fréquences par la HAAC continue de poser problème car considéré comme hautement politisé. L’ORTB dont le conseil d’administration n’est pas indépendant subit une forte influence politique des régimes en place. Cependant, la radio nationale affiche un certain niveau d’indépendance. Au Bénin, les journalistes mélangent fréquemment des faits et des opinions et ne garantissent pas l’équilibre des analyses. Souvent, ils prennent ouvertement parti dans les débats politiques nationaux et reflètent leurs préjugés dans leurs articles de presse. 7 BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS BÉNIN 2018