Le Code de déontologie qui sera révisé en 2019 reste le seul document-cadre définissant les devoirs, les responsabilités et les normes du journalisme au Bénin. Le Code est appliqué par l’Observatoire pour la Déontologie et l’Ethique dans les Médias (ODEM), créé en 1999. Un journaliste béninois perçoit au minimum un salaire mensuel de 77.000 francs CFA (154 dollars américains). Une convention collective renégociée par les syndicats de journalistes en 2017 a fixé ce salaire minimum. Mais certains journalistes du privé qui se situent au bas de l’échelle salariale, ne gagnent que 40 000 francs CFA (80 dollars américains), où des organes de presse disposant de plus de ressources paieraient davantage. Au niveau du public, les journalistes bénéficient de meilleures conditions de travail et de nombreux avantages, tels que les régimes d’assurance maladie. Le Bénin compte deux principales associations de médias dont l’une pour les employés et l’autre pour les patrons. Ces deux associations sont l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UMPB) et le Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel (CNPA). Elles constituent les voix officielles des médias en tant qu’associations faitières. La corruption gangrène le milieu des médias avec la pratique dite du « communiqué final » qui consiste, pour un organisateur d’un évènement, à donner de l’argent à des journalistes à la fin de la couverture. L’autocensure est une pratique courante parmi les journalistes. Elle résulte de toutes les formes de pression exercées sur eux, y compris par leurs supérieurs hiérarchiques et leurs employeurs. Les possibilités de formation pour les journalistes sont assez nombreuses au Bénin. Le pays compte, entre autres, l’Ecole Nationale des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ENSTIC) à l’Université d’AbomeyCalavi et un nombre croissant d’institutions de formation privée, autorisées au cours de cette dernière décennie. De manière générale, les femmes, qui ne sont pas nombreuses aux postes à responsabilité dans les médias, s’intéressent davantage aux questions sociales, culturelles, de santé et de genre tandis que les hommes sont généralement responsables de la couverture des événements politiques, économiques et sportifs. 8 BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS BÉNIN 2018