Baromètre des médias en Afrique
TOGO 2017
Résumé
Au Togo, les textes législatifs et réglementaires garantissent et protègent la liberté
des médias, et la liberté d’expression en général. L’Article 19 de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme est même intégré dans la Constitution du pays.
La loi organique portant création de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la
Communication, et le Code de la Presse renforcent l’environnement juridique
favorable à la liberté d’expression et à la liberté des médias en particulier. Il
existe même, depuis 2016, une loi portant liberté d’accès à l’information et à la
documentation publique.
Les citoyens jouissent de leurs droits à la liberté d’expression mais ce n’est pas
toujours sans crainte. Il y a en effet parfois des conséquences comme dans les cas
où des fonctionnaires un peu trop audacieux se voient mutés à des positions vides
de responsabilités, même si le lien de cause à effet est difficile à établir. Il est à
noter que les ennuis ne proviennent pas nécessairement de l’Etat. On peut citer le
cas d’un journaliste qui a été poursuivi par des inconnus dans un quartier de Lomé
apparemment pour des opinions qu’il a exprimées. Le fait est qu’au Togo le délit
de presse n’est pas passible d’une peine de prison. Alors certains citoyens croient
devoir se faire justice eux-mêmes lorsqu’ils se sentent diffamés dans les médias.
Les militants des partis politiques peuvent également se montrer violents lorsque
leur leader est attaqué dans les médias. Enfin, il y a des raisons d’ordre culturel qui
peuvent limiter la liberté d’expression.
La loi n’ayant pas prévu de peine de prison pour les délits de presse, le juge
prononce souvent de lourdes sanctions financières qui, si elles devaient être
appliquées, obligeraient beaucoup d’organes de presse à fermer.
Le gouvernement signe régulièrement les instruments régionaux et internationaux
sur la liberté d’expression et la liberté de la presse. Mais la ratification de ces textes
est souvent lente. Par exemple il y a eu dix ans entre la signature du protocole
sur la torture et sa ratification. Le Togo a ratifié la Charte Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples le 5 novembre 1982.
En principe, aucune autorisation n’est exigée pour une publication écrite. Il suffit
de faire une simple déclaration. Par contre la loi organique portant création
de la HAAC stipule qu’il faut obtenir un récépissé avant toute publication. Et
l’obtention de ce récépissé peut prendre du temps ce qui fait qu’il devient de
facto, une autorisation. Toutefois il est possible au déclarant de saisir la chambre
administrative de la Cour d’Appel si le délai de délivrance du récépissé dépasse
six mois.

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS togo 2017

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