SECTEUR 1

1.3 Il n'y a pas de lois ou partie de lois, limitant la
liberté d'expression telles que des lois excessives sur
les secrets d’État et les délits de presse, ou des lois/ des
exigences juridiques qui empêchent l’entrée dans la
profession de journaliste, ou des lois qui empiètent de
manière déraisonnable sur les fonctions des médias.
Depuis 2012, les panélistes estiment qu’il n’y a pas de changement positif qui
permettrait de dire que la Côte d’Ivoire n’a pas de texte de lois qui entravent ou
limitent l’exercice de la liberté d’expression.
Selon l’article 68 de la loi portant régime juridique de la presse: «la peine
d’emprisonnement est exclue pour les délits de presse. Toutefois, sans préjudice
des sanctions disciplinaires et administratives auxquelles elles s’exposent, les
personnes auteurs des délits de presse sont passibles des sanctions prévues par les
articles suivants. Sont considérés comme délits commis par voie de presse ou par
tout autres moyens de publication: les délits contre la chose publique; les délits
contre les personnes et les biens; les délits contre les chefs d’état et les agents
diplomatiques étrangers; les délits contre les institutions et leurs membres.»
D’ailleurs, l’article 73 de la même loi sur la presse illustre bien les limites évoquées
par le panel. « La diffusion d’informations même exactes, est interdite si cellesci se rapportent: aux secrets de la défense nationale et à la sureté de l’état;
aux atteintes à la sureté de la monnaie nationale; au contenu d’un dossier de
justice non encore évoqué en audience publique; aux interdictions concernant les
mineurs.» Rien que la loi sur l’audiovisuel fait ressortir 11 cas de limitations avec
des notions comme l’atteinte au crédit de la nation.
La loi stipule que les journalistes ne doivent pas aller en prison dans le cadre de
l’exercice de leur fonction, par contre il y a surtout des dispositions du Code pénal
qui contiennent des peines privatives de liberté. Et cela met le panel mal à l’aise
avec des exemples qui surgissent ici ou là. Un panéliste indique qu’en 2012, des
journalistes ont passé trois semaines en prison pour avoir repris un article de
presse publié par la Lettre du continent. Le motif de leur emprisonnement est:
délit d’atteinte à l’économie nationale, même si le juge avait estimé que ce délit
était non constitué. Pour les panélistes donc, le magistrat peut toujours trouver
une faille pour mettre quelqu’un en prison.
Ils trouvent par ailleurs que les amendes infligées sont trop élevées, de même que
les suspensions de parutions. Ce qui confirme davantage le caractère excessif de
certaines lois. Et pourtant, toutes les dispositions exprimant un caractère excessif
des lois sur la liberté d’expression ont fait l’objet en 2015, d’un séminaire à Bassam
qui a fait des propositions de réformes. Elles sont sur la table du gouvernement

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Côte D’Ivoire 2016

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