Audiovisuelle (CSCA). L’indépendance d’une telle commission est cependant remise en question, comme le montrent les débats au sein du panel. Les participants soulignent aussi l’insuffisance de formations dédiées aux professionnels des médias. Malgré les instituts privés fraîchement créés, les étudiants formés au sein de ces entités ne semblent pas répondre entièrement aux attentes d’un journalisme professionnel, car souvent le bagage de connaissances générales, nécessaire à l’exercice de ce métier n’est pas soutenu au cours de la formation académique. Enfin, le secteur des médias malgaches souffre de lacunes techniques, en particulier chez les stations de radios privées et les médias publics. Pour ces derniers, l’incendie des locaux de la Radio Télévision Malagasy (RTM) durant la crise de 2009 a sévèrement mise à mal la station. Le bâtiment, réputé pour son modernisme et pour la qualité des équipements, est aujourd’hui pratiquement délabré. Le personnel manque cruellement de matériels de travail, …ce qui donne une basse qualité d’émission. Autant de dysfonctionnements qui rendent l’organisation des métiers de la presse relativement inopérante. Des efforts à soutenir Mais des efforts ont été déployés, pour soutenir le paysage médiatique. Le panel constate par exemple les bienfaits des radios communautaires dans la dissémination de contenu local, qui permet de désenclaver, du moins par la voie de l’information, ces localités éloignées. Par ailleurs, la diversité est bien présente dans la grille de programmation, grâce au contenu local et régional relayé dans les médias. Hommes et femmes sont représentés tant dans le métier que dans le contenu, bien que cette représentation n’est pas forcément égalitaire. Quoi qu’il en soit, les postes à responsabilité restent ouverts aux femmes journalistes. Une volonté de soutenir l’indépendance des journalistes autant que faire se peut est d’ailleurs reconnue, à l’exemple de la mise en place d’une charte de conduite des journalistes, bien que cette volonté ne soit pas plus fortement relayée. Les conclusions du panel appellent à une redynamisation des métiers de la presse, notamment sur les conditions de travail, l’indépendance des rédactions et la facilitation de l’accès à la formation et à l’information. Des efforts qui permettront de faire vivre une industrie appelée à devenir économiquement productive, socialement et culturellement utile à la population malgache. La nécessité d’établir un organe d’autorégulation des médias figure parmi les améliorations suggérées par le panel de discussion. L��autorégulation semble être le mécanisme le plus adéquat pour un fonctionnement optimal de la presse : une presse qui peut se contrôler elle-même et appliquer sa propre déontologie. 6 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2016