Baromètre des médias en Afrique
MADAGASCAR 2016
Résumé
Le panel du Baromètre des Médias 2016, composé de journalistes, d’experts en
médias, de juristes, de sociologues, d’acteurs économiques et syndicalistes, et de
représentants d’organisations de la société civile, ont fait un tour d’horizon de
la situation de la presse, de l’industrie des médias et de la liberté d’expression à
Madagascar. Un paysage médiatique qui a connu un certain dynamisme, entre
2012 et 2016, mais reste sujette à des dérives, des manipulations diverses et de
bien mauvaises conditions de travail.
Ces derniers mois, de nombreux nouveaux titres sont sortis des imprimeries et de
nouvelles chaînes de télévision et de radio ont été créées : signes que les médias
restent actifs malgré un climat politique morose depuis 2012. Une avancée
palpable mais des difficultés perdurent, notamment pour établir une industrie
et une chaîne de métiers de la presse fortes et économiquement productives,
tant pour le secteur comme pour les employés eux-mêmes. Les débats mettent
en exergue les rudes conditions de travail mais aussi les dysfonctionnements
organisationnels, juridiques et techniques dans les médias de Madagascar.
Une industrie dysfonctionnelle
A l’instar du constat des derniers baromètres des médias de Madagascar, le panel
de 2016 confirme les pénibles conditions de travail des journalistes et la fragile,
voire l’absente couverture sociale dont ils bénéficient. Ces conditions se sont
détériorées, en particulier chez les journalistes des chaînes publiques et chez les
reporters des stations de radios privées. Cela a un impact significatif sur la qualité
de vie et de travail des journalistes, que les débats au sein du panel n’ont pas
manqué d’aborder.
Les panelistes ont aussi pointé du doigt des dysfonctionnements dans
l’organisation-même de la presse malgache. Par exemple, l’Ordre des Journalistes
de Madagascar (OJM), organe censé défendre les intérêts des journalistes, bien
que présent, semble opérer d’une manière ponctuelle sans entrer dans les débats
de fonds : le salaire, la protection sociale, l’indépendance des rédactions, les
pressions économiques et politiques qui sévissent sur les métiers de la presse.
Les associations quant à elles, ont un faible rayonnement et la portée de leur
implication afin de changer positivement les conditions de travail de la presse est
moindre.
Un organe de régulation inefficace
Par ailleurs, la législation malgache prévoit la création d’un organe de régulation
qu’est le Haut Conseil de l’Audiovisuel (HCA). Cette entité n’a cependant jamais
été mise en place et est remplacée par la Commission Spéciale à la Communication

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2016

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