depuis 2005 avec la mise en œuvre du code de déontologie par l’OMEC appuyé
par l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), on note des changements
qualitatifs avec une nette tendance à l’équilibre dans le traitement de l’information.
Les sujets économiques et les sujets d’investigation sont très peu couverts par les
médias. Les professionnels évoquent les coûts insupportables de ces reportages
mais aussi l’inaccessibilité aux informations et données chiffrées sur l’économie.
Néanmoins la réalité du journalisme partisan reste évidente : la dichotomie entre
les médias proches du pouvoir et ceux réputés proches de l’opposition impose
aux consommateurs les deux versions d’informations pour se faire une opinion.
Généralement les organes de presse pratiquent l’autocensure pour plusieurs
raisons. Certains propriétaires de médias ont tendance à interférer sans retenue
dans l’indépendance éditoriale.
L��autre forme de dérive éthique s’exprime à travers le phénomène dit « coupage
» qui est l’autre appellation de la corruption des journalistes. Cette pratique
consiste à « euphoriser » l’information moyennant quelques billets de banque.
Certains l’appellent aussi « transport ». Il existe une campagne en cours par les
professionnels de la communication depuis 2005 contre ce phénomène qui ne
peut être seulement imputé aux journalistes. La pratique de la corruption est
presque systématique dans la société y compris jusque dans les plus hautes
sphères de l’Etat, et jouit d’une impunité totale.
Les conditions de recrutement sont dans une certaine mesure une des causes de
cette précarité. Généralement, les organes de presse recrutent des reporters et
journalistes sans contrat de travail. Dans certains organes de presse, il n’existe
pas de salaire, et à défaut, les travailleurs comptent deux à trois ans d’arriérés de
salaires. Dans la presse privée la convention collective des journalistes en cours de
validation prévoit un barème de salaire qui oscille entre 150 et 540 US$ par mois,
mais elle n’est pas appliquée. Avec les nouvelles réformes, les medias publics
proposent un salaire de base d’environ 230 US$.
Il existe des structures universitaires de formation en communication telles que
l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC),
mais aussi des structures de formation interne comme l’Institut Congolais de
l’Audiovisuel (ICA) géré par la RTNC, et des formations de recyclage proposées par
l’ACP. Les professionnels des médias sont organisés en associations et syndicats
qui défendent la liberté et les intérêts des médias.

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République Démocratique du Congo

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