Baromètre des médias en Afrique
SENEGAL 2013
Résumé
Au lendemain du deuxième tour des élections présidentielles de 2012, un large
consensus s’est dégagé, saluant la victoire de la démocratie. Après 12 ans
d’exercice du pouvoir, le Président Wade est battu aux élections de mars 2012 par
son ancien premier ministre et ancien président de l’assemblée nationale, Macky
Sall, porté par un élan populaire de changement, soutenu par sa mouvance «
Macky 2012 » et la coalition Benno Bokk Yakar au soir du second tour.
Cependant, la consécration démocratique n’a point été aisément acquise.
Lors du premier tour, une douzaine de morts et des centaines de blessés, des
victimes de torture, de détention arbitraire ou encore de stigmatisation ont été
répertoriées. C’est ainsi que la liberté d’expression s’est heurtée à d’énormes
obstacles notamment l’intimidation et les pressions pour faire peur et dévoyer
l’information. En dépit de la reconnaissance juridique de la liberté d’expression
par la Constitution de 2001 notamment le préambule qui fait référence aux
instruments juridiques internationaux que sont la DDHC de 1789 et la DUDH
de 1948 et aussi le corpus constitutionnel notamment le titre II en ses articles 8,
10,11 et 14, il y a dans la pratique, des faits qui contrastent avec la théorie surtout
durant la période électorale et sur la couverture de certains sujets sensibles.
Le Sénégal a opéré des réformes démocratiques majeures au fil des années. Le
développement des médias pendant les trente dernières années a vu naitre
des médias de tous genres. La radio reste le véritable média de masse avec la
prolifération et le développement considérable de radios communautaires (plus
de 30) avec de nombreuses émissions en langues locales à travers le pays. La RTS
(Radiotélévision Sénégalaise) qui a longtemps bénéficié d’un monopole depuis
1973, doit aujourd’hui compter avec des chaines de télévision privées de plus en
plus concurrentielles telles que 2STV, RDV, Walf TV, TFM, LCS, Sen TV, ainsi que
des télévisons religieuses comme Touba TV, Lampfall TV and Mourchid TV.
En effet, la Constitution de 2001 garantit la liberté d’expression en son article
8. L’absence d’une loi sur l’accès à l’information au Sénégal constitue un frein
juridique à l’épanouissement de certains droits pourtant explicitement consacrés.
Le Sénégal a un gap à combler de ce point de vue car même si l’article 8 de la
Constitution garantit le droit à l’information plurielle, l’accès à l’information n’est
pas formellement consacré par une législation spécifique. Les pouvoirs publics
s’étaient engagés en concertation avec la société civile depuis 2011 à adopter
un cadre juridique qui garantit l’effectivité de l’accès à l’information. Ceci a été
réitéré par les nouvelles autorités issues des élections de 2012.

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS SENEGAL 2013

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