SECTEUR 3

- pour leur nomination - par le président du conseil, à l’issue de consultations
privées et individuelles en lieu et place de concertations avec les organisations
professionnelles représentatives. Auparavant, le chef de l’Etat avait donné « carte
blanche » au président du conseil qu’il venait de nommer pour lui proposer des
personnalités, conformément à la loi.
Certains panélistes évoquent également de possibles conflits d’intérêts entre
président du conseil, Monsieur Babacar Touré, et le groupe de presse dont il
était le gérant au moment de sa nomination (Sud Communication, éditeur du
journal Sud Quotidien et opérateur de la radio Sud FM), et dont il n’est pas
réputé avoir démissionné formellement. A sa décharge, un panéliste assure qu’il
a publiquement indiqué, lors d’une rencontre largement couverte par la presse,
qu’il ne détenait plus aucun intérêt dans ce groupe. De plus, il assure que certains
membres du conseil ne connaissaient pas le président Babacar Touré avant que
celui-ci ne les consulte pour les proposer à la nomination au CNRA. Mais, rétorque
un membre du groupe, la procédure n’est pas normale et, en fin de compte, il ne
s’agit d’une question d’équipe, plutôt d’une question de représentation.
A cela s’ajoute que le représentant des professionnels au sein du conseil, Monsieur
Jean Meissa Diop, reste - jusqu’à preuve du contraire - le directeur de publication
et le propriétaire du quotidien Grand Place, en violation flagrante de la loi sur le
CNRA.
Un des membres du groupe signale que le Syndicat des professionnels de
l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) ne reconnait pas le
CNRA dans sa composition actuelle. Sans mettre en doute la qualité intrinsèque
de chacun des membres du conseil, en particulier celle du représentant des
professionnels, le syndicat des journalistes et techniciens estime que celui-ci ne le
représente pas. En conséquence, le SYNPICS se refuse de commenter les avis du
conseil qui, du reste, ne l’engagent pas.
A cet égard, le syndicat ne fait qu’adopter la même attitude vis-à-vis de
l’ancienne équipe du CNRA. Au sein de celle-ci également, le représentant des
professionnels des journalistes n’avait pas été choisi en accord avec le SYNPICS.
Selon ce panéliste, « le nouveau président de la République, Macky Sall, n’a fait
que changer les membres, mais pas les méthodes que le SYNPICS avait décriées ».

42

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS SENEGAL 2013

Select target paragraph3