SECTOR 4

Les médias exercent des normes
professionnelles de haut niveau
4.1
Les médias suivent volontairement des codes
de normes professionnelles qui sont appliqués par
des organes d’autorégulation qui traitent les plaintes
du public.
Il n’existe pas de normes professionnelles communément écrites et appliquées
dans les médias malgaches. Il en est de même pour le code de conduite du corps
médiatique. Cependant, les organes de presse possèdent généralement des codes
de conduite internes et non publiés, expliquent les panélistes.
Quoi qu’il en soit, des tentatives de rédaction et de publication communes de
ce code de déontologie ont déjà été faites en 2007, remarque l’un des panélistes.
Des signatures ont été collectées auprès des journalistes mais au final, ce projet a
rencontré un obstacle apparemment insurmontable : le code prévoyait l’interdiction
et le refus des « enveloppes ». Aussi, ce projet a donc fini en ‘queue de poisson’.
Aucun organisme, aucune instance de régulation ne reçoit les plaintes du public,
précisent les panélistes. Le droit de réponse prévu par le chapitre II de l’ordonnance
92-039 et le recours aux tribunaux sont possibles mais ne constituent pas une
autorégulation. Par ailleurs, le Ministère de la Communication a prévu une charte
liée à l’organisation des élections. Cette charte stipule que les journalistes n’ont pas
le droit d’exercer leur profession au service d’un candidat.
Un problème d’éthique
L’absence de code commun ou d’organe d’autorégulation est le fruit de lignes
éditoriales différentes, au sein même des médias, selon les panélistes. Il semble
que cette préoccupation n’est pas prioritaire chez les journalistes, déplorent les
panélistes. Un constat qui les conduit à pointer du doigt qu’il n’existe que très peu
de cas où les journalistes font de l’éthique : il semble que ce concept diffère d’un
journaliste à l’autre.
Généralement, les journalistes s’appuient plus sur les associations ou l’OJM pour
une telle mission. Or, l’ordre a un handicap assez important : il n’est pas fonctionnel
et de plus, même à l’époque où il était fonctionnel, il n’était pas réellement
efficace. C’est une entité qui a du mal à préserver son indépendance, perturbée
par la mainmise des personnalités au pouvoir. D’ailleurs, comme l’observent les
panélistes, l’OJM avait plus tendance à protéger le corps qu’à le réguler.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2010

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