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Exemples et témoignages à l’appui, il a été prouvé que les citoyens en général sont
aujourd’hui plus réticents à se prononcer sur les questions nationales à travers les
médias. « Je ne sais pas ce que je risque. La fois passé un de mes collègues a reçu
une demande d’explication au lendemain d’une interview accordée à la presse... ».

Je ne sais pas ce
que je risque. La
fois passé un de
mes collègues a
reçu une demande
d’explication au
lendemain d’une
interview accordée
à la presse...

Les journalistes qui travaillent dans les médias de service public
font preuve aujourd’hui de plus de réticences et de réserves dans
l’exercice de leur métier. Beaucoup de citoyens qui vivent de
consultation se sentent menacés quand ils doivent s’exprimer à
travers la presse.
Beaucoup de responsables de médias de service public craignant
pour leur poste, leur sécurité ou leur vie font preuve de réserves
excessives.
Le fonctionnement actuel des médias publics et le comportement
de certains responsables de médias ayant des contrats spécifiques
ne favorisent pas l’accès aux médias pour les citoyens ayant des
opinions contraires à celles du gouvernement.

Certains rares médias privés, en dépit des contrats spécifiques
de conditionnement de la liberté de la presse qui les lient au gouvernement, se
donnent un minimum de liberté professionnelle ou éditoriale, pour diffuser des
opinions contraires à celles qu’exprime le gouvernement.
Malgré cette évolution positive récente, l’impression largement répandue est que
les médias audiovisuels sont au service exclusif du gouvernement et laissent très
peu de place à la pluralité des opinions.
Le vrai problème se trouve au niveau de l’utilisation des médias pour l’exercice
du droit à la liberté d’expression. Mais la liberté ne s’exerçant pas qu’à travers les
médias, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se prononcer ouvertement
contre les options et décisions du gouvernement dans les conversations privées
(dans les établissements scolaires universitaires, dans les marchés, dans les bars et
restaurants, à la sortie des lieux de prière etc.).
Les citoyens qui n’ont pas d’intérêt dépendant de l’Etat et ceux qui ne représentent
aucun danger pour l’Etat s’expriment sans crainte.
Par rapport à l’évaluation faite en 2005, la situation n’a pas fondamentalement
changé. Les récentes missions de l’Inspection Générale d’Etat dans les locaux des
centrales syndicales au lendemain d’une manifestation hostile au gouvernement
ont corroboré la thèse de plus en plus répandue selon laquelle : le gouvernement
utilise les corps de contrôle de l’Etat à des fins de représailles.

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BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2009

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