SECTEUR 2 2.9 Les medias couvrent toutes les perspectives économiques, culturelles, politiques, sociales, locales et traitent des sujets d’investigation. Le contenu des médias congolais est un panier mixte de divers sujets. Les journalistes considèrent la couverture de domaines politique, social, économique, communautaire et même culturel comme tâches de routine. Mais le processus décisionnel de la rédaction est souvent influencé par des forces qui ne sont pas de nature journalistique. Le résultat est qu'il n'y a pas une représentation équitable de tous les secteurs de la vie publique dans les médias. «Le Congolais ordinaire est à peine visible dans les médias». Les événements d'actualité parrainés par le gouvernement, par exemple, obtiennent plus de place dans les colonnes des journaux et sur les ondes. L’information institutionnelle, comme on l’appelle, est souvent difficile à distinguer des événements du parti au pouvoir, qui prennent également la majeure partie de l'espace. En moyenne, les informations gouvernementales et politiques constituent pratiquement huit sujets sur dix reportages. Les principales raisons en sont que les médias se sentent «obligés» de couvrir l'action du gouvernement afin d'apparaitre amicaux (ou pour obtenir des faveurs); et parce que ces évènements ne sont pas chers et sont faciles à couvrir. Les sujets économiques ont tendance à prendre l'espace restant, soit parce que les journalistes sont parrainés pour couvrir les évènements, soit parce que la direction espère les utiliser comme appât pour attirer la publicité. La couverture des autres matières est déterminée par leur nature «chaude» ou assez sensationnelle pour faire vendre le journal. Les médias privés comme publics sont pointilleux sur ce qu'ils couvrent. Mais il y a généralement plus de diversité dans les médias privés que dans les médias publics, qui apparemment existent pour ne relater que la version du gouvernement. Le journalisme d'investigation est faible. De temps à autre, un reportage d’investigation est publié dans les journaux ou diffusé à l’antenne, mais la pratique n'est pas systématique. «Les médias mettent l’accent sur des sujets qui ne nécessitent pas d'investissements lourds.» La plupart des projets d’investigation sont donc limités à des sujets tels que la prostitution et les petits délits. De temps en temps, les pouvoirs publics cherchent à empêcher les médias de couvrir des sujets sensibles. Suite à l'explosion d'un stock de munitions dans une installation militaire en mars 2012, le Ministre de l'Intérieur a interdit toute couverture médiatique deux jours après l'incident. BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République du Congo 2013 35