SECTEUR 1 affirmé que les avocats avaient été arrêtés par ce que la conférence de presse était tenue à l'intérieur d'une installation militaire1. Les exemples d'intimidation et de harcèlement sont nombreux comme l'arrestation des dirigeants des enseignants lors d'une manifestation sur les mauvaises conditions de travail et de rémunération au début de 2013. Une mentalité de répression qui a existé durant le régime dictatorial et de parti unique du pays a refait surface malgré l'introduction du pluralisme politique et l'adoption d'une nouvelle Constitution qui garantit de nombreuses libertés. En d'autres termes, «la classe dirigeante n'a pas évolué avec les réformes juridiques... elle a gardé la même vieille mentalité, et contribue à tirer le pays vers le bas, avec la perte des valeurs démocratiques, dont les médias constituent le quatrième pouvoir». Le résultat est un écart criard entre les garanties constitutionnelles et la pratique de la liberté d'expression. La plupart des Congolais connaissent un large éventail de sujets à ne pas discuter ouvertement, et toujours considérées par les autorités comme n'appartenant pas au domaine public. Il s'agit entre autres de la gestion et de l'exploitation des ressources pétrolières, des ressources minérales, du bois, des biens mal acquis, des questions liées à l’impunité, à la corruption, aux fraudes, et à la mal gouvernance du pays. Étant un pays post-conflit, les questions de sécurité sont considérées comme extrêmement sensibles. Mais, même les sujets en apparence inoffensifs, comme l'utilisation de pesticides par rapport aux questions environnementales, ne peuvent pas être abordés sans conséquences, s’ils dépeignent certains intérêts puissants dans un sens négatif. Un obstacle majeur à la liberté d'expression est l'absence de la primauté du droit. Les forces de sécurité, en particulier la redoutable force de la surveillance territoriale du pays, arrêtent habituellement les individus virulents sans procédure régulière. Un puissant haut fonctionnaire qui se sent diffamé dans les médias peut faire appel à la police pour arrêter les individus accusés, le plus souvent sans mandat. Par ailleurs, on ne peut omettre l'atmosphère politique tendue du pays. De nombreux journalistes affirment qu'ils reçoivent régulièrement des appels téléphoniques, à la fois des autorités publiques et sécuritaires connues et des personnes anonymes après des reportages jugés offensifs par certains milieux. Les journalistes critiques et les représentants de la société civile sont stigmatisés comme des forces d'opposition, ce qui les rend vulnérables à la répression. Dans ces conditions, les journalistes disent qu'ils sont obligés de pratiquer l'autocensure d’éviter les ennuis. Certains prétendent que même les conversations 1 12 Il semble également n’y avoir aucune loi interdisant les conférences de presse dans une résidence privée au sein d'une caserne militaire. BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République du Congo 2013