La loi interdit la concentration des médias et garantit la transparence dans la possession des médias. Mais le plus souvent, ces questions constituent des domaines très nébuleux où les vrais propriétaires confient la gestion de leurs entreprises à des proches ou à des prête-noms. Le Congo n'a pas de politique de développement des médias clairement définie ou une disposition statutaire pour subventionner les médias. Les textes d'application de plusieurs dispositions légales qui auraient pu améliorer l'environnement des médias n'ont pas été signés, notamment la loi régissant la délivrance des licences de l’audiovisuel. De plus en plus de femmes entrent dans les médias audiovisuels congolais en tant que journalistes, et aussi dans des positions rédactionnelles de la presse écrite. Ce nombre croissant de femmes ne se reflète pas dans les postes administratifs de prise de décision (chefs de services, directeurs), ni dans l'espace accordé aux femmes dans les reportages et programmes des médias. Le parti au pouvoir domine les médias publics, et peu d’espace est accordé à l'opposition. Certains partisans de l'opposition ont peur de parler dans les médias en raison de l'intolérance politique qui prévaut. Le Congo est un Etat laïc, la diversité religieuse est reflétée dans les médias, et les fréquences sont accordées à des groupes chrétiens comme à des groupes musulmans. Ces groupes publient aussi des journaux et achètent des espaces dans les médias audiovisuels. Les médias couvrent tous les sujets et questions, mais les processus décisionnels des rédactions sont souvent influencés par des facteurs qui ne sont pas de nature journalistique. Les événements d'actualité parrainés par le gouvernement, par exemple, obtiennent plus d’espace dans les colonnes des journaux et sur les ondes. Le secteur des TIC évolue en pilotage à vue, et il n'y a pas de politique cohérente des TIC. Les autorités utilisent la publicité pour interférer dans le contenu éditorial, soit directement ou indirectement. Le Conseil supérieur de la liberté de communication est responsable de la réglementation de la radiotélévision dans tout le pays. Le Conseil est investi de pouvoirs, mais son indépendance n'est pas suffisamment garantie et il est perçu comme un organe au service des autorités du gouvernement et du parti au pouvoir. Les diffuseurs d'État, Radio Congo et Télé Congo, n'ont pas de conseil d'administration. Ce sont deux directions qui relèvent chacune directement du Ministre de la Communication, qui reçoivent des dotations financières du ministère et qui n'ont pas de budget autonome. Le personnel des rédactions et de gestion de Radio Congo et Télé Congo est contraint de «suivre la ligne tracée par le gouvernement et les autorités politiques». BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République du Congo 2013 7