SECTEUR 4 être obligés d’avoir recours à d’autres stratégies pour rester en activité à cause des coûts de production élevés, de la chute des ventes, et du revenu publicitaire insuffisant. Au-delà de ces raisons économiques, les gens à l’intérieur et à l’extérieur de l’industrie déclarent que beaucoup sont arrivés dans le journalisme sans avoir aucune idée de la manière dont fonctionne la profession et dont ils doivent se comporter. Certains analystes ont rejeté la thèse selon laquelle la pauvreté engendre une mauvaise pratique journalistique parce que « même les journalistes bien payés du secteur public sont concernés. » « L’argent taxi » pour les journalistes représente souvent un part importante du budget des organisateurs d’évènements. Les services publics, privés, à but non lucratif et même certains services diplomatiques contribuent à répandre la culture du gombo au Cameroun. Les ministres, y compris le ministre de la communication et le ministre de la justice, donnent de « l’argent taxi » aux journalistes chaque fois qu’ils accordent une conférence de presse ou président une réunion. Les politiques de certaines salles de rédaction exposent aussi les journalistes aux potsde-vin. La CRTV exige souvent que les organisateurs d’évènements organisent un moyen de transport pour ses journalistes et « prennent soin » d’eux lorsqu’ils sont en mission en dehors de leur station. Les organisations de presse qui essayent de préserver leur intégrité sont l’exception plutôt que la règle. Au cours des dernières années, la CRTV a commencé à sanctionner les reporters qui acceptaient de l’argent des sources d’information, même si cette pratique sévit toujours au sein de la société. La nouvelle structure organisationnelle du radiodiffuseur public qui est actuellement à l’étude prévoit la création d’un service anti-corruption. Plusieurs organisations de presse majeures admettent recevoir une certaine forme de « reconnaissance » pour leur bon travail, mais assurent que cela n’influence pas la prise de décision rédactionnelle. Le Messager, l’un des principaux quotidiens du pays, « pratique souvent les mutations à caractère punitif pour les travailleurs qui acceptent des pots-de-vin » a affirmé un panéliste. Le pointage: Notes individuelles: 1 Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur 2 Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur 3 Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur 4 Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur 5 Pays répond à tous les critêres d’indicateur Moyenne de l’indicateur: 2.1 (2008=n/a ; 2011=1.0) BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Cameroun 2014 61